(i) Dépenses d’acquisition des véhicules particuliers

L’enquête ménages déplacements de Lyon est la première enquête de province dotée d’un effectif très important de ménages (11 229 en chiffre brut) sur un périmètre très large. Par conséquent, différents types de milieux urbains sont couverts par ce périmètre. Outre notre distinction des dépenses d’acquisition selon le revenu et le taux de motorisation du ménage, nous distinguons également les dépenses selon la localisation des ménages au sein de l’agglomération lyonnaise. Même si l’E.B.F ne contient pas de données spatialisées, les dépenses peuvent être distinguées suivant plusieurs strates urbaines, notamment les unités urbaines de plus de 100 000 habitants et celles de moins de 100 000 habitants (hors zones rurales). Notre méthode a donc consisté à affecter aux ménages de l’hypercentre, du centre et des deux premières couronnes les dépenses correspondants aux unités urbaines de plus de 100 000 habitants, et aux autres les dépenses des unités urbaines de moins de 100 000 habitants. Cette démarche est cohérente puisque le nombre d’habitants couvert par le centre et les deux premières couronnes de notre découpage de l’E.M.D correspond à peu prés au nombre d’habitants couverts par l’unité urbaine de Lyon en 1999 (1,1 millions contre 1,3 pour l’unité urbaine). Pour les dépenses d’acquisition, nous obtenons donc les résultats suivants (tableaux IV-16 et IV-17) :

Tableau IV-16 : dépenses annuelles moyennes d’acquisition d’un véhicule selon le niveau de revenu et le taux de motorisation (€ 2006) affectées aux ménages du centre et des deux premières couronnes de l’E.M.D
véhicules à disposition revenu (terciles) nombre de ménages enquêtés dépenses d'acquisition (€) intervalle de confiance de la moyenne (5%)
1 véhicule bas 520 743 [546 ; 940]
  moyen 624 1 147 [885 ; 1 410]
  haut 423 1 330 [928 ; 1 733]
2 véhicules ou plus bas 127 796 [520 ; 1 073]
  moyen 344 1 057 [813 ; 1 301]
  haut 416 1 236 [957 ; 1 516]
ensemble   2 455 1 069 X

Source : traitement auteur de l’E.B.F (2006) pour les unités urbaines de plus de 100 000 habitants (hors Ile-de- France)

Tableau IV-17 : dépenses annuelles moyennes d’acquisition d’un véhicule selon le niveau de revenu et le taux de motorisation (€ 2006) affectées aux ménages des 3èmes et 4èmes couronnes de l’E.M.D
véhicules à disposition revenu (terciles) nombre de ménages enquêtés dépenses d'acquisitions (€) intervalle de confiance de la moyenne (5%)
1 véhicule bas 760 657 [439 ; 876]
  moyen 446 1 450 [944 ; 1 850]
  haut 245 1 450 [787 ; 2 228]
2 véhicules ou plus bas 379 1 055 [794 ; 1 316]
  moyen 491 1 313 [1 060 ; 1 565]
  haut 382 1 660 [1 243 ; 2 076]
ensemble   2 702 1 143 X

Source : traitement auteur de l’E.B.F (2006) pour les unités urbaines de moins de 100 000 habitants (hors zones rurales)

Notre distinction suivant les unités urbaines de plus ou moins 100 000 habitants conduit à supposer que les dépenses d’acquisition en périphérie des grandes villes sont équivalentes aux dépenses des ménages résidant dans des villes de taille plus modeste. C’est cohérent dans la mesure où les ménages des grands centres-villes privilégient les petites motorisations à essence tandis que ceux habitant dans des milieux moins urbanisés ont généralement des budgets distance plus importants, ce qui les conduit à opter pour des véhicules diesel, généralement plus chers à l’achat. Les résultats figurant dans les deux tableaux précédents n’infirment pas cette hypothèse.

Nous avons rapporté toutes les dépenses au véhicule pour gommer les différences au sein des classes de ménages multi-motorisés. Les écarts observés au sein d’un même territoire sont essentiellement dus aux niveaux de vie. Les revenus les plus élevés disposent généralement de véhicules plus récents et donc plus chers à l’achat (respectivement 6,5 et 7 ans pour les ménages mono et multi-motorisés riches contre respectivement 9,1 et 9,5 ans pour les ménages pauvres). Il n’existe pas en revanche de différences notables sur la puissance fiscale des véhicules. On peut également constater un écart de dépenses entre les deux territoires. L’usage de véhicules diesel en périphérie est en fait plus fréquent qu’en centre-ville. Par exemple, au sein de l’enquête ménages de Lyon, le pourcentage de véhicules diesel au centre est de 40 % alors qu’il monte à 56 % en 3ème couronne. A l’achat, les véhicules diesel sont généralement plus onéreux, ce qui explique le léger écart observé entre les deux territoires. On peut enfin remarquer que les intervalles de confiance des ménages mono-motorisés des 2ème et 3ème terciles pour les unités urbaines de moins de 100 000 habitants (tableau IV-17) se recouvrent totalement, ce qui signifie que la différence entre leur deux moyennes n’est pas significative, aussi nous leur avons affecté une valeur commune. En effet, le nombre de mouvements liés à l’achat de véhicules au sein de la classe des revenus moyens n’était pas suffisamment important pour le distinguer des hauts revenus (36 mouvements liés à l’achat).