2.3 Les inactifs

Parmi les inactifs de notre typologie, on considère les retraités, les chômeurs et les personnes au foyer. Nous scindons les groupes comme précédemment, selon qu’ils ont ou pas accès à un véhicule. Le tableau V-4 fournit les principaux résultats :

Tableau V-4 : mobilité quotidienne des inactifs
  localisation budget distance (km) budget temps (mn) vitesse (km/h) nombre de déplacements
retraités non motorisés   7,5 40,1 8,8 2,2
retraités motorisés centre 15,2 60,5 14,1 3,8
1ere couronne 17,7 60,3 18,3 3,7
2eme couronne 21,3 57,2 24 3,6
couronne périurbaine 21 59,5 24,2 3,7
au foyer non motorisés   7,1 39,3 8,1 2,9
au foyer motorisés centre et 1ere couronne 15,1 61,4 14,9 5,4
2eme couronne 24,7 62,2 25,5 5,9
couronne périurbaine 23,6 58,1 28 5,7
chômeurs non motorisés   8,7 54,5 9,2 2,8
chômeurs motorisés centre et 1ere couronne 18,6 67,2 16,5 4,6
2eme couronne 26,7 58,2 25,8 4,6
couronne périurbaine 28,2 67,2 26,7 4,6
  ensemble 14,5 51,6 15,7 3,3

Source : traitement auteur à partir de l’E.M.D de Lyon (2006)

D’un point de vue global, la mobilité des inactifs est presque deux fois moindre que celle des actifs (en termes de distances et de vitesses). Le nombre de déplacements y est aussi moins important, du fait de l’absence du motif travail. Au sein des différents groupes, on observe le même type de disparité que chez les actifs, avec de grandes différences induites par la localisation et la motorisation.

Le fait de ne pas avoir accès à une voiture réduit par deux (voire par trois) les distances parcourues et les vitesses moyennes de déplacement. Cela traduit également une moindre activité, quand on considère le nombre de déplacements effectués quotidiennement. Cette inégalité d’accès à la voiture est de nouveau liée à un effet revenu.

Concernant les motifs de déplacement, chaque groupe possède sa spécificité. Les achats (38 %) et les loisirs (23 %) sont les principales occupations des retraités. Contrairement aux autres groupes, ils effectuent moins de déplacements quotidiennement. Un retraité motorisé au centre se déplace surtout à pieds (43 %) ou en voiture (48 %). Ils ont assez peu recours aux transports collectifs urbains (8 %). En zone périurbaine, l’essentiel de leurs déplacements s’effectuent en voiture (79 %). Parmi les motorisés du centre et de deuxième couronne, l’annexe II montre un usage plus modéré de la voiture pour les plus modestes que l’on pourrait interpréter comme une contrainte liée au taux d’effort mais peut-être que l’âge joue aussi un rôle et dans ce cas, on se situe davantage sur des problèmes d’accessibilité au système de transports. En revanche, il n’y a aucune différence notable en première couronne. Chez les retraités non motorisés, la marche à pieds culmine à 61 % suivie de la voiture en tant que passager (22 %) et enfin des transports publics (15 %).

Les personnes au foyer sont principalement des femmes (98 %) et se déplacent surtout pour des motifs liés à l’accompagnement (52 %) et aux achats (23 %). Le nombre de déplacements quotidiens effectués par une femme au foyer motorisée est le plus élevé de tous nos groupes : il culmine à 5,7 déplacements par jour. Au centre, l’usage de la marche à pieds est important (41 %) mais l’usage de la voiture reste prépondérant (55 %). Ce dernier culmine à 85 % en périphérie. La principale caractéristique de ce groupe est le très faible usage des transports collectifs, même au centre (3 %). En effet, l’emploi d’un véhicule particulier semble plus pratique et flexible pour les motifs d’accompagnement et d’achats. Les inégalités liées à une éventuelle contrainte financière sont surtout présentes en deuxième couronne. Les femmes au foyer non motorisées se déplacent beaucoup à pieds (69 %) et en tant que passager d’une voiture (18 %).

Enfin, les chômeurs constituent le dernier groupe des inactifs. Ils possèdent des motifs de déplacement plus homogènes, mais qui répondent à la même logique que ceux réalisés par la femme au foyer. Dans l’ordre décroissant, on trouve l’accompagnement (32 %), les achats (29 %), les démarches (15 %) et les visites (14 %). La recherche d’un emploi nécessite en effet d’effectuer des démarches particulières mais l’absence de travail leur permet également de reporter leur temps disponible sur des activités plus internes au ménage (accompagnement et achats). La distinction suivant les revenus ne donnent rien de probant, notamment à cause des faibles effectifs des groupes ainsi constitués.

Pour conclure, chaque catégorie d’individus peut présenter des risques d’être vulnérables face aux coûts de transports, surtout en périphérie. Nous étudions d’ailleurs dans la suite du chapitre le taux d’effort de certaines catégories de ménages inactifs.