3. Analyse des inégalités de dépense de mobilité urbaine des ménages

Dans notre analyse au niveau individuel, nous avons examiné les disparités de pratiques de mobilité urbaine et des émissions de CO2 associées. Cependant, les différences constatées sont sujettes à caution : en effet, la mobilité quotidienne d’une personne n’est pas seulement déterminée par ses caractéristiques propres mais aussi par la structure du ménage auquel elle appartient, et à l’environnement urbain au sein duquel elle réside. Par exemple, un actif vivant seul n’aura pas la même mobilité qu’un actif d’une famille avec enfants. L’analyse menée au niveau individuel nous a néanmoins permis d’isoler deux des principaux facteurs expliquant la mobilité quotidienne et ses émissions : le statut d’activité et la localisation.

Dans cette partie, nous effectuons une analyse des inégalités de dépenses de mobilité pour les ménages, en transposant la typologie établie précédemment au niveau d’observation du ménage. Nous examinons notamment les contraintes financières liées à la mobilité urbaine s’imposant aux ménages. Cela permet de compléter les études des inégalités de mobilité ayant essentiellement porté jusqu’à maintenant sur les inégalités d’accès à la voiture et les inégalités d’accès aux aménités urbaines.

Précisons enfin que l’analyse des dépenses de mobilité, effectuée au niveau du ménage est aussi liée à une contrainte méthodologique : l’enquête ménages ne permet pas, en effet, de reconstituer la totalité des dépenses de mobilité au niveau individuel (cas des dépenses fixes liées au revenu et au taux de motorisation du ménage). Avant d’envisager une étude des dépenses en fonction du type de ménage, nous effectuons un bilan global des dépenses et du taux d’effort des ménages, et notamment de l’influence du revenu et de la localisation sur ces deux indicateurs.