3.1 Les dépenses des ménages de l’E.M.D de Lyon, l’influence du revenu et de la localisation

L’ensemble des résultats présentés ici en matière de dépenses est basé sur la méthodologie explicitée au chapitre précédent. Globalement, un ménage résidant dans le périmètre de l’E.M.D a dépensé 3 689 € / an pour sa mobilité urbaine, ce qui représente 11,8 % du revenu disponible moyen. Ce chiffre est légèrement supérieur à ceux trouvés dans d’autres agglomérations (Lille, Grenoble, Bordeaux ; Vanco, Verry, 2009) mais peut aisément s’expliquer : d’une part l’importance du périmètre enquêté pour l’E.M.D de Lyon fait que, mécaniquement, une plus grande part de la mobilité totale est prise en compte, et d’autre part, les prix des carburants et des dépenses d’entretien sont plus importants en 2006. Selon l’INSEE, les transports constituent le deuxième poste de dépenses des ménages (après le logement) et représentent en moyenne 16 % du revenu disponible. Les dépenses consacrées à la mobilité urbaine représentent ainsi 65 % de la mobilité globale du ménage (urbaine et longue distance). Si l’on désagrège les dépenses par postes, selon le revenu et la zone de résidence, nous obtenons les résultats suivants (graphiques V-5 et V-6).

Selon la localisation résidentielle, les dépenses augmentent d’environ 2000 € / an lorsqu’on passe du centre vers la zone périurbaine. Le passage de la première à la deuxième couronne marque une hausse importante des dépenses. On y observe en effet une augmentation du taux de motorisation (de 1,16 à 1,61 véhicules par ménages) et un quasi doublement des distances parcourues en voiture conducteur. Les dépenses d’acquisition, d’assurances et de carburants sont trois plus importantes en périphérie comparées au centre. Sur l’ensemble des zones, les dépenses en transports collectifs restent faibles en valeur absolue, variant de 300 € / an pour les ménages centraux à 230 € / an pour les ménages en deuxième couronne. En termes relatifs, les transports collectifs représentent 11 % de la dépense totale de mobilité pour ceux du centre contre à peine 5 % en périphérie. Concernant les dépenses de stationnement, on observe que stationner son véhicule la nuit en zone centrale pèse de plus en plus lourd dans le budget des ménages. Enfin, en 2006, la part des dépenses de carburant reste plutôt stable, et représente 20 à 25 % des dépenses totales de mobilité urbaine.

L’effet du revenu est aussi très discriminant. Une analyse par quintile montre que les ménages très aisés dépensent plus de 2 fois plus que les ménages disposant de très bas revenus. Les dépenses d’acquisition sont très sensibles au revenu. Entre le premier et le dernier quintile, elles sont multipliées par trois, reflétant l’effet du taux de motorisation : ce dernier passe de 0,8 à 1,6 entre le premier et le dernier quintile. Dés le troisième quintile, les dépenses d’assurance, de carburant et d’entretien se stabilisent et augmentent peu avec le revenu. En effet, les ménages aisés disposent de véhicules plus récents et plus chers à l’achat mais également plus économes en carburant et en dépenses d’entretien. Ces dernières se chiffrent alors respectivement à hauteur de 1 000 €, 500 € et 700 €. Comme précédemment, les dépenses en transports collectifs restent faibles. Du point de vue des proportions, on note la part décroissante des dépenses de transports collectifs avec le revenu : elles passent de 16 % à 5 % des dépenses globales de mobilité urbaine. A l’inverse, la part des dépenses d’acquisition ne cesse d’augmenter avec le revenu. Enfin, les autres postes de dépenses ont des parts relativement stables à mesure que le revenu augmente.

Graphique V-5 : dépenses annuelles (€ 2006) des ménages lyonnais pour leur mobilité urbaine selon la localisation résidentielle et le revenu par unité de consommation
Graphique V-5 : dépenses annuelles (€ 2006) des ménages lyonnais pour leur mobilité urbaine selon la localisation résidentielle et le revenu par unité de consommation

Source : traitement auteur à partir de l’E.M.D de Lyon (2006) et de l’E.B.F (2006)

Graphique V-6 : part des postes dans les dépenses annuelles des ménages Lyonnais pour leur mobilité urbaine selon la localisation et le revenu par unité de consommation
Graphique V-6 : part des postes dans les dépenses annuelles des ménages Lyonnais pour leur mobilité urbaine selon la localisation et le revenu par unité de consommation

Source : traitement auteur à partir de l’E.M.D de Lyon (2006) et de l’E.B.F (2006)