(i) Couples d’inactifs

Comme pour les inactifs vivant seuls, nous ne présentons pas les graphiques associés à la mobilité et aux dépenses des couples d’inactifs. Nous nous contentons simplement d’en dégager les principales tendances.

Chez les couples d’inactifs, les effets du revenu et de la localisation sont très importants. Le budget distance global moyen est de 31 km, allant de 20 km dans le centre à 36 km en périphérie, soit un quasi doublement de la distance parcourue. Par rapport aux ménages comprenant une personne inactive, on remarque une utilisation plus importante de la voiture particulière en tant que conducteur ou passager, avec un quasi-triplement des distances quotidiennes parcourues. Il ne semble pas qu’il y ait d’économies d’échelle réalisée lors du passage d’un inactif à deux inactifs, bien au contraire : cette catégorie de population se motorise beaucoup plus (le taux de motorisation étant de 1,28 contre 0,5 pour les inactifs seuls) pour assurer l’ensemble des déplacements des deux conjoints. Comme ces derniers se déplacent souvent ensemble (ils sont majoritairement retraités), les parts de distance parcourues en tant que passager sont également importantes (environ 10 km hors du centre). Parallèlement à cette utilisation plus intensive de la voiture, les part de distances parcourues en transports collectifs et à pieds diminue. Même au centre, elle reste relativement inférieure à celle de la voiture, à l’exception des faibles revenus du centre.

Les dépenses de transport consenties annuellement par ces ménages sont assez élevées (3 150 € / an), ce qui montre qu’il n’y a pas d’économie d’échelle réalisée quand on passe d’un à deux inactifs. Au contraire, l’usage accru d’un véhicule tend à aggraver les écarts. L’effet du revenu est très discriminant, quelle que soit la localisation, en augmentant linéairement les dépenses de transports. Si ces dernières restent limitées au centre, elles prennent de l’ampleur en périphérie, en atteignant parfois 4 500 € / an. Par conséquent, le taux d’effort des couples d’inactifs augmente lorsqu’on s’éloigne du centre pour atteindre 15,4 % chez les bas revenus en couronne périurbaine, malgré des dépenses limitées (2 500 € / an). Comme chez les inactifs seuls, les dépenses fixes VP sont souvent bien plus importantes que les dépenses variables, contrairement aux actifs, dont les budgets distance conséquents entraînent des dépenses de carburant et d’entretien supérieures. Notons aussi que les ménages aisés jouissent d’une situation plutôt confortable, même en périphérie où leur taux d’effort n’excède pas 11 %, malgré des dépenses conséquentes.

On observe globalement une baisse du taux d’effort lorsque le revenu augmente, avec des écarts plus importants dans les deux dernières couronnes. Les couples d’inactifs situés en périphérie consacrent 15 % de leurs revenus pour la mobilité urbaine contre 10 % pour les plus aisés. On est bien là en présence d’une inégalité verticale.