(ii) Couples à un actif

Les couples dont un seul conjoint exerce une activité professionnelle présentent une mobilité et des dépenses qui se distinguent de leurs homologues inactifs. Ils ont un budget distance global moyen de 48 km, allant de 32 km dans le centre à 57 km en périphérie. Par rapport aux inactifs, la part d’utilisation de la voiture particulière en tant que conducteur progresse nettement. En effet, pour cette catégorie, le taux de motorisation est plus important (1,5 en moyenne et même 1,7 en périphérie) et implique qu’une fois sur deux, le ménage a deux véhicules, et donc que les deux conjoints conduisent pour se déplacer. Par conséquent, la part des distances parcourues en tant que passager diminue. Le passage d’un actif vivant seul à un couple de deux actifs double le budget distance : il n’y a pas d’économie d’échelle réalisées. Les distances sont également fortement influencées par le revenu à partir de la deuxième couronne. Elles peuvent ainsi passer de 40 km pour les bas revenus à 70 km pour les hauts revenus en périphérie sachant que cette croissance est essentiellement due à un usage accru de la voiture particulière. Les parts de distances réalisées en modes doux (transports collectifs et marche à pieds) diminuent à mesure que le revenu augmente : pour les ménages centraux et de première couronne, elle passe de 45,7 % (24,4 %) à 22,8 % (14,8 %).

Concernant les dépenses (graphique V-9), elles correspondent globalement au double de ce que dépense un actif vivant seul, soit un peu moins de 4 100 € / an. Elles sont largement dépendantes du revenu quelle que soit la localisation du ménage. Comme le taux de motorisation est supérieur et les distances parcourues plus importantes, le taux d’effort de ces ménages est plus élevé (en moyenne 11,9 % du revenu disponible). La situation peut être délicate pour les bas revenus de 2ème couronne et de périphérie (17,8 % et 16,9 %) mais également pour les moyens revenus de ces zones (15,3 % et 14,8 %) et même les bas revenus du centre (14,2 %). On remarque notamment dans les deux premières couronnes une absence de fortes disparités concernant le budget distance global selon le revenu (hormis les bas revenus du centre). Nous pourrions donc conclure à une absence d’inégalités. Cependant, l’indicateur de taux d’effort permet ici de mettre en lumière une inégalité sur le plan de l’effort financier entre les ménages de revenus distincts.

Graphique V-9 : dépenses annuelles de mobilité quotidienne (€ / an, à gauche) et taux d’effort (%) des couples à un actif en fonction de leur localisation résidentielle et de leur revenu par unité de consommation
Graphique V-9 : dépenses annuelles de mobilité quotidienne (€ / an, à gauche) et taux d’effort (%) des couples à un actif en fonction de leur localisation résidentielle et de leur revenu par unité de consommation

Source : traitement auteur à partir de l’E.M.D de Lyon (2006) et de l’E.B.F (2006), * effectifs inférieurs à 30