(i) Familles à un actif

Les distances parcourues par ces ménages sont supérieures aux couples d’un actif sans enfant (69 km contre 48 km). Cette mobilité peut même être proche du double, dans le cas par exemple, des revenus moyens en zone périurbaine (96,9 km contre 55,4 km). On pourrait s’attendre à une augmentation moins prononcée mais force est de constater que la présence d’un enfant implique un surcroît de mobilité qui ne permet pas de réaliser des économies d’échelle sur les distances. L’effet du revenu semble moins prononcé que l’effet de la localisation. En effet, à revenu constant, la mobilité peut doubler du centre vers la périphérie (hauts revenus) tandis qu’à localisation constante, les distances parcourues n’augmentent guère de plus de 30 % selon le revenu (2ème couronne). Cela signifie qu’en périphérie par exemple, il existe un « plancher bas » de mobilité au dessous duquel il est difficile de descendre, ce qui laisse présager pour ces ménages des taux d’efforts importants. Même si l’automobile en mode conducteur reste majoritaire (sauf au centre), les autres modes de transports présentent des distances quotidiennes non négligeables, essentiellement liées à la présence d’un enfant (passager d’un véhicule ou usager des transports collectifs). Les taux de motorisation, s’ils restent contenus au centre et en 1ère couronne (1,40 et 1,42) sont élevés sur les deux couronnes externes (1,90 et 1,86). Par conséquent les distances réalisées en voiture peuvent atteindre jusqu’à 84 km quotidiens en périphérie.

La dépense moyenne de ces familles (graphique V-11) s’élève à plus de 5 000 € annuels avec un minimum de 3 000 € et un maximum de 8 000 €. Concernant le taux d’effort, on remarque qu’il n’y a pas de différence flagrante entre les revenus modestes et moyens au centre, en 1ère et 2ème couronne, mais cela se fait « au prix » d’un moindre usage de la voiture particulière, et donc d’une moindre accessibilité aux aménités urbaines, surtout en 2ème couronne ou l’offre en transports collectifs se fait plus rare. Le taux d’effort moyen est de 12,9 %. Les ménages les plus vulnérables sont les bas revenus résidant en zone périurbaine (18,8 %) suivis de leurs homologues à moyen revenus (15,9 %).

Graphique V-11 : dépenses annuelles de mobilité quotidienne (€ / an, à gauche) et taux d’effort (%) des familles à un actif en fonction de leur localisation résidentielle et de leur revenu par unité de consommation
Graphique V-11 : dépenses annuelles de mobilité quotidienne (€ / an, à gauche) et taux d’effort (%) des familles à un actif en fonction de leur localisation résidentielle et de leur revenu par unité de consommation

Source : traitement auteur à partir de l’E.M.D de Lyon (2006) et de l’E.B.F (2006), * effectifs inférieurs à 30