3.1 Les données utilisées

Nous présentons ici les données utilisées définissant les variables susceptibles d’expliquer la durabilité du système de transports au sein de l’agglomération lyonnaise. Dans tout ce qui suit, nous restreignons l’aire d’étude de l’enquête ménages à l’aire urbaine de Lyon en 1999, contrairement au chapitre précédent. En effet, certaines informations relatives à la forme urbaine pour la zone de résidence du ménage n’étaient disponibles qu’à cette échelle (les données d’accessibilité des réseaux de transports collectifs lyonnais notamment). Par conséquent, nous avons créé une nouvelle base de données excluant les ménages se situant hors de l’aire urbaine de Lyon, ainsi que l’ensemble des déplacements sortant de ce périmètre. Au final, nous disposons de 8 835 ménages répartis sur 119 secteurs de tirages. Le nombre de ménages reste amplement suffisant pour réaliser des modèles explicatifs à l’échelle individuelle pour l’ensemble des ménages et par catégorie de ménages. Le tableau VI-1 recense l’ensemble des variables que nous utilisons dans la suite pour expliquer nos trois indicateurs de mobilité durable pour les ménages (coûts, émissions de CO2 et taux d’effort) :

Tableau VI-1 : variables utilisées (avec leur nom, leur intitulé et la source) pour expliquer les coûts de la mobilité urbaine des ménages
Tableau VI-1 : variables utilisées (avec leur nom, leur intitulé et la source) pour expliquer les coûts de la mobilité urbaine des ménages

Source : élaboration auteur

L’étude des facteurs explicatifs de la durabilité du système de transports pour les ménages suppose l’utilisation d’une base de données adaptée à notre problématique. Notre choix s’est donc porté sur l’enquête ménages de Lyon (2006). Cette base de données décrit en effet précisément la mobilité réalisée un jour de semaine pour chaque individu. Comme nous l’avons indiqué précédemment, cela nous a permis de calculer assez précisément les indicateurs que nous avons sélectionnés pour mesurer la durabilité du système de transports. Ces indicateurs ont été calculés au niveau du ménage. Concrètement, dans notre base de données, nous disposons pour chaque ménage de ses coûts annuels consacrés à la mobilité, de ses émissions annuelles en CO2 et de la part de budget qu’il consacre aux transports.

La précision des calculs effectués présente cependant quelques limites. En effet, l’estimation des coûts annuels liés à la mobilité urbaine de chaque ménage comporte quelques approximations liées à la méthode de calcul des coûts fixes. Ces derniers ont été déterminés à partir de données non spatialisées (Enquête Budget des Familles, 2006) en fonction du revenu disponible du ménage et de son taux de motorisation. Chaque ménage a donc été affecté d’une dépense fixe moyenne en fonction de ces différentes caractéristiques. Une autre limite concerne la méthode de recueil des déplacements quotidiens de l’enquête ménages. Cette dernière ne recense que les déplacements des individus réalisés la veille du jour de l’enquête, soit un seul jour dans la semaine. Or la mobilité réalisée un jour de semaine n’est pas forcement représentative de celle réalisée tous les jours de la semaine. Par exemple, un individu ayant l’habitude de beaucoup se déplacer a pu être malade la veille du jour de l’enquête et être resté à son domicile. Notre méthode de calcul impliquera de lui affecter des coûts variables de transports et des émissions de CO2 nuls.  De plus, notre volet méthodologique a montré que nos calculs de reconstitution de la mobilité de week-end est approximative, utilisant des coefficients de passage selon les modes pour le nombre de déplacements et les distances parcourues à partir de l’Enquête Nationale Transport (E.N.T) de 1994. Enfin, une autre imprécision s’ajoute pour le calcul de la part de budget que les ménages consacrent à leurs déplacements urbains : notre estimation monétaire des revenus a été reconstituée à partir de classes de revenus fournie par l’enquête ménages et redressées à partir de ceux de l’enquête budget des familles. Par conséquent, le calcul du taux d’effort du ménage comporte deux imprécisions : celle concernant le calcul approximatif des coûts fixes de la mobilité et celle concernant l’estimation assez grossière du revenu disponible du ménage. L’ensemble de ces considérations nous conduit à choisir un modèle économétrique tenant compte de ces imprécisions de calcul.