4.3.c Les couples à un actif

Nous présentons les résultats détaillés des couples dont une seule personne est active sachant que les résultats concernant les couples à deux actifs sont assez similaires, avec toutefois quelques différences que nous ne manquerons pas de souligner dans le paragraphe suivant qui leur est consacré. Les tableaux VI-11, VI-12 et VI-13 présentent l’ensemble de nos résultats.

Tableau VI-11 : modèle explicatif du taux d'effort pour les couples à un seul actif
Variables retenues Estimation Khi-deux de Wald P-value Rapports de côtes
constante   1,281 15,254 <,0001  
revenu par UC   -0,208 49,507 <,0001 0,812
appariement spatial   0,200 36,939 <,0001 1,222
densité humaine   -0,088 14,720 0,000 0,916
Test d'adéquation d'Hosmer et de Lemeshow R² Cox et Snell R² de Nagelkerke
Khi 2 DF Pr > Khi 2
9,49 9 0,393 0,221 0,307

Source : traitement auteur avec le logiciel SAS©sur les données de l’E.M.D de Lyon (2006), périmètre géographique : aire urbaine de Lyon (1999)

Tableau VI-12 : modèle explicatif des dépenses annuelles de transports par unité de consommation pour les couples à un seul actif
Variables retenues Estimation Khi-deux de Wald P-value Rapports de côtes
constante   -2,289 46,541 <,0001  
revenu par UC   0,139 31,456 <,0001 1,149
appariement spatial   0,154 23,926 <,0001 1,167
densité humaine   -0,109 17,525 <,0001 0,897
mixité d'usage du sol   -0,325 3,588 0,058 0,723
Test d'adéquation d'Hosmer et de Lemeshow R² Cox et Snell R² de Nagelkerke
Khi 2 DF Pr > Khi 2
6,75 8,000 0,563 0,206 0,286

Source : traitement auteur avec le logiciel SAS©sur les données de l’E.M.D de Lyon (2006), périmètre géographique : aire urbaine de Lyon (1999)

Tableau VI-13 : modèle explicatif des émissions annuelles de CO2 par unité de consommation pour les couples à un seul actif
Variables retenues Estimation Khi-deux de Wald P-value Rapports de côtes
constante   -1,684 31,940 <,0001  
revenu par UC   0,083 15,311 <,0001 1,086
appariement spatial   0,171 28,968 <,0001 1,186
densité humaine   -0,102 16,270 <,0001 0,903
mixité d'usage du sol   -0,306 2,968 0,085 0,736
Test d'adéquation d'Hosmer et de Lemeshow R² Cox et Snell R² de Nagelkerke
Khi 2 DF Pr > Khi 2
7,74 8,000 0,459 0,176 0,244

Source : traitement auteur avec le logiciel SAS©sur les données de l’E.M.D de Lyon (2006), périmètre géographique : aire urbaine de Lyon (1999)

Les résultats généraux pour les trois indicateurs de mobilité durable sont assez semblables, avec tous les signes attendus et des tests d’adéquation aux modèles favorables. En outre, les valeurs des coefficients de détermination montrent que les modèles expliquent bien la mobilité de ces ménages. Le revenu annuel apparaît encore déterminant concernant le taux d’effort (0,81) des ménages et leurs dépenses annuelles en transports (1,14). Il l’est un peu moins pour les émissions annuelles en CO2 (1,08) mais dans l’ensemble, l’effet revenu est plus ample que pour les actifs vivant seuls. En fait, les résultats du chapitre précédent montrent que les écarts relatifs de dépenses entre les bas et les hauts revenus sont plus importants chez les couples que chez les personnes vivant seules. En revanche, l’influence de la variable d’appariement spatial est très importante dans les trois cas et plus particulièrement pour le taux d’effort. Pour l’actif du couple, le fait de résider à proximité de son lieu de travail conditionne largement les dépenses en transports urbains du ménage. Cette sensibilité à la proximité du lieu d’emploi est plus importante que pour les actifs vivant seuls, ce qui peut paraître surprenant car la part du motif domicile-travail est plus faible dans un couple (26,3 %) que chez une personne seule (46 %). Néanmoins, l’éloignement du domicile au lieu d’emploi semble générer une motorisation plus importante chez les couples à un actif. Ces derniers utilisent la voiture pour 60 % de leurs déplacements, contrairement à 50 % pour les actifs vivant seuls.

La densité humaine possède un effet vertueux dans les trois cas, contrairement aux actifs vivant seuls pour lesquels elle n’apparaît nulle part. La variable de mixité d’occupation des sols est aussi présente dans les deux derniers modèles. Ce sont les principales différences avec les actifs vivant seuls. En effet, la densité et la mixité indiquent la présence des services et des emplois à proximité de la zone de résidence. Comme ces avantages sont cumulés par les deux personnes du ménage, ces variables s’avèrent significatives dans nos modèles. D’ailleurs l’analyse des motifs principaux de déplacements pour les couples à un seul actif permet de confirmer cette analyse. En effet, ces ménages se déplacent majoritairement pour le travail (26,3 %), les achats (25,8 %), les loisirs (15,8 %) et les visites (11 %). On peut supposer que l’actif est sensible à la proximité à l’emploi (motif travail) et que le conjoint est plus sensible à la présence de commerces (motifs achats), aux services aux particuliers (motif loisirs) et aussi à la population (motif visites). En revanche, on note l’absence de la variable d’accessibilité en transports collectifs. En effet, le passage d’une à deux personnes dans le ménage déclenche l’achat d’un véhicule particulier, comme en témoigne le fort taux de motorisation des couples à un seul actif (1,5).

En procédant à l’analyse par couronne, on ne constate pas de différences flagrantes avec le modèle global pour ce type de ménage. Le revenu annuel apparaît significatif à de nombreuses reprises. La densité humaine n’apparaît significative que pour les deux dernières couronnes (dépenses et émissions) et au centre pour le taux d’effort. Quant à la variable d’appariement, elle est souvent significative, et même à tous les niveaux de localisation pour le taux d’effort des ménages. On note l’effet significatif de certaines variables de proximité mentionnées précédemment, comme les commerces, les services aux particuliers mais aussi les administrations et les services de santé. Enfin, l’analyse spatiale ne montre pas de résultats significatifs concernant la présence dans un pôle pour ce type de ménage.