4.3.d Les couples biactifs

Les modèles généraux appliqués aux ménages biactifs ne montrent pas de différences flagrantes par rapport à leurs homologues à un seul actif. Le revenu annuel diminue le niveau de vulnérabilité avec la même intensité. En revanche, il est moins déterminant pour les dépenses et les émissions (les RC sont respectivement de 1,06 contre 1,14 et de 1,02 contre 1,08), parce que les écarts relatifs constatés entre les bas et hauts revenus sont plus faibles que pour les couples à un seul actif. La variable d’appariement spatial produit des effets similaires sur nos trois composantes de mobilité. Quant à la densité humaine, si des effets semblables sont constatés pour le taux d’effort, ils sont moindres en intensité pour les dépenses et les émissions (les RC sont respectivement de 0,88 contre 0,76 et de 0,91 contre 0,77). En effet, les couples biactifs ont des contraintes de mobilité plus importantes que les couples à un seul actif et sont donc moins sensibles aux avantages de proximité que peut apporter la densité. La bi-activité du ménage rend en particulier plus délicate la localisation simultanée du lieu de résidence aux deux lieux d’emplois. On note également l’apparition de proximité aux services publics et aux services aux particuliers. Pour cette dernière, le signe du modèle est contraire à celui attendu. Il est possible d’interpréter ce phénomène en supposant que les services aux particuliers ont une part minoritaire dans les motifs de déplacement des couples biactifs. En effet, la majorité de leurs motifs de déplacement sont plutôt liés au travail (51,9 %) et aux achats (18,3 %).

L’analyse en couronne fait apparaître quelques éléments intéressants. Pour les émissions de CO2, le revenu n’est significatif dans aucune des zones géographiques du découpage. En revanche, la variable d’appariement spatial est significative à tous les niveaux. Ce résultat montre que la part «variable » de la mobilité des ménages biactifs est essentiellement expliquée par la localisation emploi-habitat. D’ailleurs, on constate que le motif principal de déplacement d’un ménage biactif est le travail (51,9 %) ce qui explique l’importance de cette variable. Les dépenses de mobilité sont aussi très dépendantes de la localisation du domicile par rapport aux deux emplois du ménage. Le revenu apparaît seulement significatif dans les deux dernières couronnes de notre découpage. Enfin, le taux d’effort des ménages est expliqué par le niveau de vie et la localisation des emplois. On note encore la présence de variables de proximité telles que les services aux particuliers (signe positif) et les administrations, les écoles et la santé (signe négatif). Pour conclure, l’analyse en couronne montre que le fait de résider en 4ème couronne dans un pôle apporte un gain important en termes de taux d’effort et de coûts avec des RC respectif de 0,33 et 0,45.