4.3.e Les couples d’inactifs

Comme on l’a vu dans le chapitre précédent, les couples inactifs sont en très grande majorité des retraités dont l’âge moyen est de 68 ans. Ils se déplacent beaucoup plus que les inactifs vivant seuls (leurs dépenses annuelles sont 2,5 fois plus élevées). Nous exposons les résultats généraux pour ce type de ménage (Tableaux VI-14, VI-15 et VI-16) :

Tableau VI-14 : modèle explicatif du taux d'effort pour les couples d’inactifs
Variables retenues Estimation Khi-deux de Wald P-value Rapports de côtes
constante   2,561 26,009 <,0001  
âge du chef de ménage -0,033 26,655 <,0001 0,968
revenu par UC   -0,106 44,556 <,0001 0,899
densité humaine   -0,045 11,502 0,001 0,956
présence de services aux particuliers 0,281 3,861 0,049 1,325
Test d'adéquation d'Hosmer et de Lemeshow R² Cox et Snell R² de Nagelkerke
Khi 2 DF Pr > Khi 2
6,23 8 0,621 0,068 0,094

Source : traitement auteur avec le logiciel SAS©sur les données de l’E.M.D de Lyon (2006), périmètre géographique : aire urbaine de Lyon (1999)

Tableau VI-15 : modèle explicatif des dépenses annuelles de transports par unité de consommation pour les couples d’inactifs
Variables retenues Estimation Khi-deux de Wald P-value Rapports de côtes
constante   0,432 0,717 0,397  
âge du chef de ménage -0,033 24,344 <,0001 0,968
revenu par UC   0,174 104,926 <,0001 1,190
densité humaine   -0,064 17,651 <,0001 0,938
présence de S.P., d'école et services santé -0,117 4,983 0,026 0,890
mixité d'usage du sol   -0,554 9,644 0,002 0,575
Test d'adéquation d'Hosmer et de Lemeshow R² Cox et Snell R² de Nagelkerke
Khi 2 DF Pr > Khi 2
11,62 8,000 0,169 0,147 0,204

Source : traitement auteur avec le logiciel SAS©sur les données de l’E.M.D de Lyon (2006), périmètre géographique : aire urbaine de Lyon (1999)

Tableau VI-16 : modèle explicatif des émissions annuelles de CO2 par unité de consommation pour les couples d’inactifs
Variables retenues Estimation Khi-deux de Wald P-value Rapports de côtes
constante   1,093 4,820 0,028  
âge du chef de ménage -0,031 24,105 <,0001 0,969
revenu par UC   0,099 45,245 <,0001 1,104
densité humaine   -0,064 18,520 <,0001 0,938
présence de services aux particuliers -0,338 4,360 0,037 0,713
mixité d'usage du sol   -0,413 6,665 0,010 0,662
Test d'adéquation d'Hosmer et de Lemeshow R² Cox et Snell R² de Nagelkerke
Khi 2 DF Pr > Khi 2
4,95 8,000 0,762 0,088 0,122

Source : traitement auteur avec le logiciel SAS©sur les données de l’E.M.D de Lyon (2006), périmètre géographique : aire urbaine de Lyon (1999)

Comme pour les inactifs vivant seuls, on constate que plus l’âge du chef de ménage est élevé, moins les dépenses en transport sont importantes. En effet, les personnes les plus âgées abandonnent progressivement l’usage de la voiture particulière. Le revenu et la densité humaine sont également significatifs dans les trois cas avec les signes attendus. Lorsqu’on s’intéresse aux motifs principaux de déplacement pour ce type de ménage, on constate la forte présence des achats (41,1 %) suivi des loisirs (22,4 %) et des visites (14 %). On peut rattacher les activités de loisirs aux services destinés aux particuliers. Les achats et les visites indiquent à la fois une sensibilité à la proximité des commerces et à celle de la population. C’est pourquoi la densité apparaît significative à trois reprises. Cette dernière, comme la mixité indique une certaine proximité à la population et aux emplois, qui englobent ici les activités de commerce. Enfin, on sait que les retraités effectuent aussi beaucoup de déplacements liés à la santé (5,1 %), aux démarches (4,3 %) et aux activités culturelles (13,2 %), ce qui justifie la présence de la variable de proximité des administrations et des services de santé pour les dépenses de transports.

La présence de la variable de mixité avec un signe négatif montre que la mobilité en voiture est modérée lorsqu’il y a une bonne mixité entre population et emplois dans la zone de résidence du ménage. Peng (1997) a montré que la distance quotidienne parcourue par personne en fonction de la mixité présente une « courbe en U », le minimum étant approximativement atteint lorsque le nombre d’emplois égale le nombre de résidents. La relation est ici décroissante, ce qui indique en moyenne qu’au sein de chaque zone considérée, la population excède le nombre d’emplois, ce qui est cohérent.

Lorsqu’on procède à l’analyse par couronne, on constate que les variables les plus récurrentes sont le revenu et l’âge du chef de ménage. Enfin, pour les ménages de 3èmecouronne, le fait de résider dans un pôle rend leur mobilité plus durable selon nos trois indicateurs. Ainsi, les couples sans enfants d’inactifs possèdent en moyenne un taux d’effort, des dépenses et des émissions moins élevées s’ils résident dans un pôle en 3ème couronne. Les RC sont respectivement de 0,35, 0,45 et 0,56. Ce type de ménage bénéficie notamment du bon taux de présence des commerces dans le pôle de Saint-Priest qui est de loin le plus représentatif en 3ème couronne.