Résumés |
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Pour beaucoup, Francis Scott Fitzgerald demeure le chroniqueur de "l'Age du Jazz", l'admirateur inconditionnel des classes aisées et le romancier d'amours romantiques entre les jeunes gens pauvres et des "Flappers" frivoles aux moeurs révolutionnaires. Nous nous proposons de démontrer que son écriture romanesque dépasse largement une simple peinture de société et l'évocation métaphorique de la mort du rêve américain. A travers une écriture de la violence dissimulée derrière un verni social policé, il dit non seulement la fracture d'une société qui culmine dans l'affrontement entre les sexes, mais plus encore ce qui fonde et trouble l'être de manière universelle et intemporelle. Le manque indicible auquel aucun individu ne saurait se soustraire se signale dans ce désir inassouvi de fusion dont son écriture trace inlassablement le contour douloureux. Par son jeu de zones d'ombre et son esthétique de l'indicible, l'auteur nous communique, sous couvert d'intrigues romantiques banales, le seul vrai discours qui dit l'être, celui de l'inconscient. S'il sait verbaliser ce manque universel, c'est parce qu'il l'appréhende de manière instinctive et suggestive en favorisant toujours le ressenti par rapport au concret et au réaliste. Son écriture qui laisse une large place à l'imagination offre au lecteur un vaste espace polysémique. Seule la fusion de l'auteur et du lecteur permet alors l'enchevêtrement créatif infini donnant existence à une oeuvre qui constitue une compensation plénière. Ainsi, l'indicible et le dissimulé seront finalement les moyens d'accès à une plénitude perdue pour celui qui n'a cessé d'écrire sur la tragique division des êtres. |
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For many people, Francis Scott Fitzgerald remains the chronicler of the "Jazz Age", the fascinate admirer of the rich and the writer of romantic love stories between poor young men and fivolous Flappers behaving in new revolutionary ways. We intend to show that his novels are far more than the glamorous portrait of the Roaring Twenties and the metaphorical evocation of the death of the American Dream. Through his writing imbued with a raging violence hidden behind higly social conventions, he not only tells us about the crack-up of his society reaching its climax with the war of the sexes, but he also expresses what troubles the inner being in a universal way. The inexpressible and unavoidable inner void is felt in that never fulfilled longing for unity which is endlessly conjured up by the painful marks of the writer's ink. Although it is always skilfully concealed behind ordinary romantic plots, through his use of dark recesses and his aesthetics of the blank, the novelist offers the only true discourse on the human being, that is to say, the expression of the instinctively and knows how to remain in the unknown and the unanalysed, avoiding explanations and realism. His writing build's an incredible polysemic space, thus offering a vast potential for the reader's imagination. Then the writer and the reader can fuse together to give rise to a work of art with infinite possibilities which gives access to a certain kind of fullness. Thus, the unspeakable and the hidden are, in the end, the means to reach a lost plenitude for the novelist whose writing expresses constantly the tragical division of beings. |
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