Résumés |
fr |
" La vie et l'oeuvre de Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues, invitent au mythe: d'une faible santé, le moraliste meurt en 1747, à l'âge de trente-deux ans, après avoir publié son Introduction à la connaissance de l'esprit humain suivie de Réflexions et Maximes; cette oeuvre, éditée en 1746, se caractérise par ses formes fragmentaires issues de la tradition morale mais révèle aussi les nombreuses influences subies par l'écrivain, du stoïcisme aux philosophies modernes, comme celle de Spinoza, tout en accordant une place prépondérante aux penseurs du dix-septième siècle; malgré le soutien de Voltaire, ses contemporains lui réservent un faible accueil mais des extraits de son ouvrage seront intégrés à l'Encyclopédie. La critique va s'emparer de ces éléments et faire du moraliste une figure exemplaire représentative de ce qu'elle accepte ou refuse du dix-huitième siècle. Comme ses contemporains, Vauvenargues place sa confiance dans la nature humaine, mais il ne cherche pas à abuser l'homme par une confiance excessive en ses facultés: il n'a donc pas participé à la décadence de la conscience humaine, de la notion du devoir et de la croyance en Dieu dont l'aboutissement est dans 1789 et la Terreur. Le mythe de Vauvenargues met en évidence les relations qu'une certaine classe politique et culturelle entretient avec le dix-huitième siècle. Il prouve aussi, par son évolution et son déclin, que l'intérêt d'une oeuvre est accru lorsqu'elle est étudiée pour elle-même, lorsqu'elle devient son propre référent. " |
en |
“The life and the work of Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues, invite to the myth: of a low health, the moralist dies in 1747, at the thirty-two years age, after having published his Introduction to the knowledge of the human spirit followed by Reflexions and Maximes; this work, published in 1746, is characterized by its fragmentary forms resulting from the moral tradition but reveals also the many influences undergone by the writer, of stoicism to modern philosophies, like that of Spinoza, while granting a dominating place to the thinkers of the seventeenth century; in spite of the support of Voltaire, his contemporaries hold a weak reception for him but extracts of its work will be integrated into the Encyclopaedia. Criticism will seize these elements and will make of the moralist an exemplary figure representative of the fact that she accepts or refuses of the eighteenth century. Like its contemporaries, Vauvenargues places his confidence in the human nature, but it does not seek to deceive the man by an excessive confidence in its faculties: it thus did not take part in the decline of the human conscience, the notion of the duty and the belief as a God whose result is in 1789 and Terror. The myth of Vauvenargues highlights the relations that a certain political community and cultural maintains with the eighteenth century. It as proves, by its evolution and its decline, as the interest of a work is increased when it is studied for itself, when it becomes its own referent. ” |
|