Résumés |
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Cette thèse est née du constat que le débat sur l'industrie pétrolière au Brésil, plus qu'une simple question économique, était aussi une question politique, idéologique et identitaire (à tel point que le pétrole était un des symboles majeurs du nationalisme dans les années 50 et 60). Afin de vérifier ces influences sur les travailleurs du pétrole (connus comme "petroleiros"), une étude de cas a été menée sur leurs pratiques syndicales dans l'Etat de Bahia, entre les années 50 et 90. Ainsi, il a été mis en évidence que parmi les groupes syndicaux des "petroleiros", malgré de grandes disparités, tous développeront des discours nationalistes et de défense de PETROBAS, la compagnie nationale du pétrole. Mais, comme tout discours, le discours nationaliste n'était pas un système clos, passible d'une seule interprétation ; on assistera à l'émergence de plusieurs versions nationalistes, qui seront à l'origine d'importants conflits internes. De plus, en raison de la politique de stabilisation de la main-d'oeuvre mise en place par l'entreprise, plusieurs membres de ce groupe de travailleurs avaient vécu la période entre 1960 et 1964, considérée comme "l'âge d'or" du syndicalisme "petroleiro" populiste ; de ce fait, tout groupe syndical, pour se légitimer en tant que tel, essayera de se revendiquer des pratiques syndicales en vigueur ces années-là. Toutefois, chaque groupe tentera d'adapter ces pratiques à ses propres intérêts. Avec l'émergence, dans les années 80, du "nouveau syndicalisme" - pratique syndicale opposée au modèle populiste - s'ouvre une période d'importants conflits idéologiques, où les interprétations du passé syndical constitueront un enjeu majeur. S'ouvrira ainsi le chemin pour qu'une véritable "guerre des mémoires" se mette en place. En conséquence, une des questions théoriques récurrentes dans cette thèse sera la place de la mémoire dans les pratiques sociales des acteurs. |
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This thesis was written based on the fact that in Brazil petroleum issues were not only just an economic issue, but also a question of politics, ideologies and social identities : petroleum was one of the significant symbols in the 50's and the 60's. A study about the union practices, covering the decades of the 50's to 90's, was carried out in Bahia, to verify these influences over the petroleum workers. This concluded that, in spite of the diverse differences in the union tendencies of oil workers, one thing linked them all - the importance of nationalism and the defense of PETROBAS in the speeches. However, the nationalism here was not a closed system with only one interpretation. In fact, there were many nationalism versions, which originated important and significant internal conflicts. Besides, in these groups of workers, there were many members who had lived in the climax of the populist period between 1960-64, considered as the "golden age" of oil Worker's union. These union groups had to recuperate the policies from these years in order to justify themselves, even though they had to leave their own marks. In the 80's, with the emergence of the "new unionism", the union practices diverged from this populist pattern. A period of ideological fights begins and the interpretations of the past of the union will be the centre of attention. Therefore the scene is set for a true "memory war". As such, one of the theoretical questions discussed in this thesis is related to the role of memory in human social practices. |
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