Les portails Lyon 2 : Intranet - Portail Etudiant - www
Le citoyen et le politicien, étude ethnopolitique en agglomération lyonnaise. par GHIBAUDI Paul-Emmanuel - 2000 - Université Lumière Lyon 2

Métadonnées du document

Identifiant du document lyon2.2000.ghibaudi_pe
Code de l'institution lyon2
Année 2000
Auteurs GHIBAUDI Paul-Emmanuel
Titre Le citoyen et le politicien, étude ethnopolitique en agglomération lyonnaise.
Membres du jury BACOT PAUL --- CORCUFF Philippe --- JOURNES Claude --- GOLDEY David --- CALLOT Emile - François
Directeurs de thèses BACOT PAUL
Diplome Doctorat Nouveau Régime
Etablissement Université Lumière Lyon 2
Ecole Doctorale Sciences Humaines et Sociales
Factulté Institut d'Etudes Politiques de Lyon
Discipline Science politique
Date de soutenance 2000-03-16
Type de document Thèse de Doctorat Nouveau Régime
Résumés
fr La vie sociale est ainsi faite : lorsque deux personnes se rencontrent, elles peuvent parler de la pluie ou du beau temps, mais il arrive aussi qu'elles "parlent politique ", pour reprendre l'expression courante. Politiser n'est pas un travail objectif, consistant à évoquer des sujets qui seraient par définition " politiques " et dont les architectes seraient eux-mêmes, par définition, des " acteurs politiques ". La politisation est une construction sociale engageant une multiplicité d'acteurs autour d'une multiplicité de représentations sociales mettant en scène des clivages. Cette conflictualité résulte elle-même de la construction sociale de problèmes générateurs de logiques de résolution et de dynamiques de mobilisation contradictoires. La politisation a ainsi pour rôle de gérer, de médiatiser sur une scène de débat, les tensions sociales latentes. Mieux comprendre la politisation dans la France d'aujourd'hui impliquait donc de mesurer le rôle de chaque type d'acteurs participant à ce travail complexe de construction sociale et de réhabiliter l'homme de la rue, longtemps ignoré mais pourtant à la source de nombreux processus de politisation dans son environnement quotidien. Comprendre la politisation impliquait aussi de situer les processus actuels par rapport à une histoire sociale au cours de laquelle les formes du rapport au politique ont constamment évolué. Si longtemps un ordre social institutionnalisé lourd a prévalu, dictant le rapport de chaque acteur au politique en fonction de la position de sa catégorie sociale au sein de cet ordre, les grandes mutations socio-économiques des dernières décennies ont déréglé ces systématismes en désagrégeant ces catégories traditionnelles. Dans le même temps, la politique institutionnelle incarnée par les grands partis de gouvernement a perdu la ferveur de ses grands débats idéologiques houleux d'antan au profit d'un professionnalisme gestionnaire oeuvrant pour l'économie de la cité et cherchant à rassembler les citoyens de toutes les opinions, oubliant par là même de politiser. Toutes les bases d'une crise de la politisation institutionnalisée ont ainsi été posées. Face à l'institution, la démocratie reprend ses droits et le citoyen élabore les nouvelles bases d'une conflictualité radicale, comme pour signifier à ses élus qu'on ne peut ignorer les clivages dans une société complexe composée d'une multiplicité d'acteurs et de groupes aux représentations divergentes. Les acteurs politiques extrémistes plus proches de ces visions radicales s'en trouvent désormais valorisés dans l'opinion publique. Le citoyen que les mutations socio-économiques ont chassé des catégories sociales traditionnelles semble désormais mener la danse en condamnant et en affaiblissant les modèles partisans nationaux correspondant à l'ancien ordre institutionnel et dont les schémas de représentation ne correspondent plus aux siens. Ce citoyen marginalisé parvient difficilement à élargir le champ de son rapport au politique, ramenant le débat à une échelle plus proche de lui. Seules quelques catégories professionnelles stables semblent assurer la défense des anciens modèles partisans nationaux. Une autre forme de médiation de la conflictualité semble donc vouloir prendre naissance, mais sans l'écran d'un système politicien et d'une cité élargie où ce système puisse s'épanouir.
en Such is social life : when two people meet, they may talk about the weather, but they may, also, " talk politics " as the saying goes. To politicize is not an objective task. It consists of handling topics that would be, by definition, "political" and whose own authors would be, by definition, "political agents". Politicization is a social construction which involves a multitude of agents set within a multitude of social structures which in themselves create divides. This state of conflict stems from the social construction of issues relating to logics of resolution and dynamics of mobilisation which are conflicting. Thus, politicization assumes the role of managing and mediating the underlying social tensions in a forum of debate. To gain a better understanding of politicization in France today would, therefore, imply, on the one hand, to assess the role played by each type of agents participating in this complex work of social construction and, on the other hand, to reinstate the man in the street, long ignored but, however, the source of numerous political processes in his everyday environment. To understand politicization would, also, imply setting the present processes in a social and historical context, in which the forms of relationship with politics have constantly evolved. For a long time, a heavy institutionalized social order prevailed, dictating tne relationship of each agent with politics according to their social class at the heart of this hierarchy. The big socio-economic evolutions of the past few decades have upset these systems, breaking down the traditional social divides. At the same time, institutional politics incarnated by the great government-parties has swung from great stormy ideological debates to professional management, working for the city's economy and attempting to gather together citizens of all opinions, thus avoiding to politicize. All the foundations of the crisis of institutionalized politics have, therefore, been laid down. With regard to the institution, democracy reclaims its rights and the citizen draws up new foundations of a radical conflict, as if to signify to those elected that divides in a complex society composed of a multitude of agents and groups of divergent representations, cannot be ignored. The extremist political agents closer to these radical visions are henceforth supported in public opinion. The citizen who has been driven out of these traditional social classes by the socio-economic changes seems, however, to be leading the dance, condemning and weakening the national sectarian models which correspond to the former institutional order and whose systems of representation no longer correspond to his own. This marginalised citizen succeeds with difficulty in extending the field of his relationship with politics, therefore returning the debate to a level closer to his own. Only a few stable professional groups seem to enforce the defence of the former national sectarian models. Another form of mediation of the conflict, therefore, seems to want to emerge, but in which the citizen can evolve without the screen of a political system and an extended setting.
Editeur CyberDocs
Format text/xml
Langue fr
Diffusion [intranet]
Identifier http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2000/ghibaudi_pe
Extent 269531