| Résumés |
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Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, l'espace télévisuel arabe s'est transformé de façon radicale. Alors que tous les Etats arabes, à l'exception du Liban, maintenaient étroitement la télévision sous leur contrôle, voilà qu'aujourd'hui des flux télévisuels exogènes viennent cohabiter avec ceux des télévisions d'Etat sur leurs propres territoires. L'exploitation des satellites de télédiffusion directe et la caducité des réglementations de l'Union Internationale des Télécommunications ont porté un coup décisif à la souveraineté des Etats sur les territoires nationaux de réception. En définitive, la scène médiatique arabe met en compétition les télévisions nationales hertziennes et des chaînes arabes ou étrangères, publiques ou privées, généralistes ou thématiques, qui se sont multipliées de manière exponentielle en un temps record. Toutefois, il ne faudrait pas postuler la reddition des Etats face à ces mouvements transfrontaliers. Ainsi, l'acteur étatique égyptien s'avère particulièrement offensif. Un acteur politique pilote dans la structuration du système télévisuel arabe, doublé d'un entrepreneur actif dans un secteur dynamique et porteur. Face à la demande croissante du public des ""parabolés"", il saura moduler sa politique audiovisuelle et le discours qui lui est lié pour sauvegarder sa légitimité et anticiper les changements à venir. Mais dans le contexte de la libéralisation économique qui gagne l'Egypte au même titre tous les pays arabes, le discours étatique sur la démocratisation politique imminente du pays ne trouvait pas d'application dans la réalité sociale. La fragilisation de l'emprise de l'Etat sur l'espace médiatique national, et partant sur l'espace public, l'oblige désormais à donner un contenu à ses allocutions. Il se pourrait bien que la transnationalisation des flux télévisuels précipite le processus démocratique |
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