| Résumés |
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Comment le malaise dans la civilisation du jeune XXème siècle se " mi-dit-il " dans Heart of Darkness, Nostrama et Under the Volcano ? Qu'est-ce qui unit Conrad et Lowry si ce n'est leur rôle de révélateurs des brèches de l'histoire et du cœur de l'homme moderne ? La littérature et l'art ne nous en disent-ils pas plus sur la vérité enfouie sous les emplâtres des écritures réalistes, que les livres d'histoire ?
Avec Conrad, les écrans fictionnels posés sur le Réel se mettent à bouger, pour finalement voter en éclats sous la plume de Lowry. Les va-et-vient entre littérature, art et psychanalyse font émerger des bribes sonores et visuelles desquelles se dégage un réseau de signifiance qui fait accroc et accroche chez le lecteur attentif. Mues par une musique souterraine, ces écritures de la modernité font sourdre jusqu'à la surface des textes, des fragments d'une langue d'avant le langage, cette " lalangue " (lacan) qui fait vibrer la corde sensible du lecteur ayant renoncé à la jouissance phallique, au profit d'une " écoute flottante " (Freud). Le lecteur, à son tour morcelé, voit alors éclater le cri muet lancé à la face des " non-dupes " (Lacan) errant au pays des lettres.
L'autre qui n'existe pas fascine, et, par son absence, met en marche le désir et la créativité. Les pulsions scopiques et dévoratrices font alors voir et entendre l'importance des objets regard et voix pour l'analyse de ces écritures opaques, dont la dimension lyrique, " poéthique ", se propage telle une onde de choc partie d'un noyau obscur. Le rayonnement de ces œuvres met en évidence l'importance de l'art, et en l'occurrence, de la littérature qui fait voir, entendre et sentir des bribes de ce qui fait de nous des hommes encore " connectés " avec leurs émotions. C'est peut être vers une jouissance autre, non-phallique et réfractaire à toute pensée dogmatique ou idéologique qu'il faut errer, entre son et sens, avec bonheur... |
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Joseph Conrad and Malcolm Lowry : " the sombre music of chaos ", Heart of Darkness (1902), Nostromo (1904) and Under the Volcano (1947)
How does the malaise the young twentieth century civilisation find expression in Heart of Darkness, Nostromo and Under the Volcano ? What binds Conrad and Lowry is perhaps the revealing quality of their writing which hovers about the breach in History and the heart of man. Do not literature and art tell us more about the truth buried away under the smooth surface of realist prose than history books ?
With Conrad, the fictional screens resting on the unspeakable Real shift and finally disintegrate under Lowry's pen. Constant criss-crossings between literature, art and psychoanalysis, have nurtured the emergence of sonorous and visual ruins. Gradually forming into a network of significance, these debris of the signifier capture and linger in the reader's ear and eye. Animated by a subterranean music, such modernist texts progressively reveal remnants of an archaïc language, the " lalangue " (Lacan), which ignites the reader's sensitivity and sets it vibrating. The resonant traces will spread only if the reader gives up the pleasures of " phallic jouissance " (Lacan) in favour of " floating attention " (Freud). The torn reader can then experience the mute cry thrown in the face of the " non-dupes " (Lacan) astray in the land of letters.
The Other, non existant, fascinates, and by its very absence, sets desire and thus creativity in motion. The scopic and devouring pulsions reveal how crucial the gaze and voice objects are in the analysis of these opaque writings. Their lyrical, even " poet(h)ical " dimension ripples, spreading once again as many riddles echoing from an obscure and enigmatic core. This rippling effect brings to the fore the importance of art and, here, literature which makes us hear, feel, and see shreds of what makes us men still " connected " with our emotions. Should we not direct our hesitating steps towards an " other jouissance ", away from phallic mastery and dogmatic or ideological thought, to flit joyfully between sound and sense ? |
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