Résumés |
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Appartenance, territoire et ruralité : ces trois notions articulent notre réflexion, qui prend son origine dans le constat d'une mobilité géographique tendant à devenir un mode de vie. Trois parties organisent ce travail.
La première partie théorique se construit autour d'une relation entre ce qui fait le lien social et ce qui fait le lieu géographique. En quoi la construction de l'appartenance sociale s'inscrit-elle encore en référence à un "lieu" ? En quoi la construction d'un lieu collectif engendre-t-elle du lien social ?
Les deux autres parties éclairent ces questions en croisant une monographie du Diois (Drôme), espace rural où s'élabore une charte de pays, et l'analyse des espaces de vie de ses usagers et habitants de plus en plus nombreux.
Le corps de la seconde partie est constitué de l'analyse d'une centaine de récits de vie, permettant d'élaborer une typologie des formes d'appartenance.
Le croisement de la monographie territoriale et de la typologie montre combien les phénomènes de mobilité ont contribué à la construction du "pays Diois". Les conflits d'usages liés à l'appropriation multiforme de la zone ont incité une minorité active à prendre en main son devenir. Cette analyse permet d'interpréter les modèles de développement local en relation avec les flux migratoires. L'identification au modèle urbain à l'époque de l'exode rural laisse place à l'affirmation d'un modèle rural avec la revitalisation de la zone. S'élaborent alors des frontières fondées sur une ouverture sélective et négociée, à la base de la confiance mutuelle entre acteurs de la minorité active. L'annonce dans la charte de pays du "passage du statut d'arrière pays de l'époque productiviste à celui d'avant-pays de l'époque qualité" (qualité du cadre de vie, de l'environnement?) révèle la dynamique de construction du rural : ce qui était jugé hier à moderniser devient, aujourd'hui, un bien collectif à préserver, et un modèle alternatif à celui de la ville. |
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The rural community of the Diois area of France.
Membership of social groups, geographical area and rural world: these three concepts underpin this study, which begins with the observation that geographical mobility is tending to become a way of life. This work is arranged in three parts.
Part 1 is theoretical and built around the interrelation between what makes the social bond and what makes a geographical locality. What is it about the development of a sense of belonging to a social group that makes it consistent with reference to "place"? What is it about the development of a collective place that engenders a social bond?
The other two parts cast light on these issues by combining a monograph on the Diois area (Drôme), a rural area where a local charter is being developed, with an analysis of the places frequented by users and inhabitants.
The corpus of Part 2 comprises an analysis of about a hundred personal accounts, from which a typology of forms of social membership is developed.
Cross-feeding between the regional monograph and the typology shows just how much phenomena of mobility have contributed to the development of the "pays Diois". Conflicting practices related to the different forms of appropriation of the area have prompted an active minority to take its future in hand. This analysis allows models of local development to be interpreted in relation to migratory flows. Identification with the urban model in the days of the drift from the land has been superseded by a rural model, with the area being revitalized. Boundaries are drawn on the grounds of selective and negotiated admission, forming the basis of mutual trust among the active minority. The claim in the local charter about a transition from the status of backwater in the era of all-out production to that of leader in the era of quality production (quality of life, quality of the environment, etc.) is indicative of the dynamics of rural development: an area once considered in need of modernization is now a collective good to be safeguarded. |
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