Résumés |
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Cette thèse étudie les manifestations des émotions de base telles qu'elles ont été définies par Paul Ekman (colère, tristesse, joie, surprise, peur, dégoût) dans la littérature de divertissement du XIIIe siècle. Ces émotions de base sont intemporelles et reconnaissables par toutes les cultures. Leurs conditions d'expression et leurs valeurs différent selon les époques. C'est en cela que les émotions constituent un objet d'histoire à part entière qui s'intègre dans les courants actuels de l'historiographie.Le premier axe de recherche concerne les aspects et les enjeux des manifestations émotives. Cela a permis d'aboutir à la création d'une typologie des scènes émotives. Dans la littérature, les émotions jouent de plus un rôle non négligeable dans la mise en scène d'un personnage.Le second axe de recherche a eu pour but d'isoler la théorie médiévale des émotions au travers de la littérature savante, pénitentielle, normative et médicale du temps. Dans le même temps le vocabulaire médiéval des émotions a été étudié.La mise en scène des différentes émotions n'est pas uniforme. L'intensité de la manifestation varie en fonction de nombreux paramètres qui vont de la maîtrise totale des pulsions jusqu'à l'asservissement complet de l'être face aux émotions et à la mort.Aux XIIIe siècle, les émotions doivent être visibles aux yeux de tous et exprimées avec des gestes, des paroles lors de mises en scènes précises. La violence des manifestations n'est pas tant le reflet d'une société en mal de maîtrise de soi que le respect de normes précises de comportement.Pour un chrétien du Moyen Age, si tout excès est péché, la sécheresse du coeur est pire encore. Le vrai chrétien n'est pas celui qui n'exprime aucune émotion. Ce sont les émotions, et surtout les larmes, qui font le chrétien. L'individu médiéval existe aussi par ses émotions qui constituent un des signes de son appartenance à un groupe social structuré jusqu'au plus intime des comportements. |
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Manifestations of emotivity in the Literature for diversion in the 13th century.This thesis studies the manifestations of basic emotions as defined by Paul Ekman (anger, sadness, joy, surprise, fear, disgust) in the humorist literature of the 13th century. These basic emotions are timeless and recognizable by all cultures and the conditions of their expression and their values differ depending on the era. In this context, emotions comprise an object of history in its own right, which is integrated into the current trends of historiography.The first line of research focuses on emotional expression, which has led to the creation of a typology of emotional scenes. In literature, emotions play a significant role in character development.The second line of research is designed to isolate the medieval theory of emotions through the scholarly, penitential, normative, and medical literature of the time. The medieval vocabulary of emotions is studied at this time.The staging of different emotions in literature is far from uniform. The intensity of expression varies along a number of parameters, from the total mastery of impulses to the total enslavement of the being confronted with emotions and death.In the 13th century, emotions were expected to be visible to all and expressed with gestures and words in precise situations. The violence of the expressions of these emotions is not so much the reflection of a society that lacks self-control as the respect of precise norms of behavior.For a Christian of the Middle Ages, if all excess is a sin, a dispassionate heart is even worse. The true Christian is not one who expresses no emotion. It is emotions, and particularly tears, that make the Christian. The Medieval individual also exists through his emotions, which concretely show that he belongs to a social group that is structured to the most intimate of behaviors. |
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