Résumés |
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En 1822, l'Église de France poursuit sa restauration diocésaine alors que, dans le même temps, des prélats d'Amérique parcourent le pays à la recherche de ressources financières. C'est une secrète Congrégation lyonnaise de piété, aux relations privilégiées avec ces évêques étrangers, qui entreprend de subvenir à leurs besoins en érigeant l'Oeuvre de la Propagation de la Foi, organisant à grande échelle la souscription populaire - le sous hebdomadaire des missions - initiée par Pauline Jaricot. Très rapidement, la riche Association en vient à financer l'expansion globale du catholicisme dans le monde. Bien que laïque, elle doit recevoir la caution du Saint-Siège. Dès lors, son développement dans le siècle devra prendre en compte le croissant intérêt missionnaire de Rome. Au niveau local (Lyon), l'étude montre la dépendance de l'Oeuvre vis à vis de l'encadrement ecclésiastique paroissial, mais elle mesure aussi la vitalité religieuse d'une micro-société de notables monarchistes. Par ce biais, l'Association missionnaire intègre un processus complexe d'identification sociale. Par ailleurs, l'élaboration et la diffusion d'une littérature édifiante (Annales, Missions Catholiques etc.) confèrent aux laïques le pouvoir de mettre en scène la Mission et d'en contrôler les représentations, quand la répartition des fonds récoltés aux diverses missions du globe leur assure une autorité concrète sur les Églises d'outre-mer. L'étude met ainsi en lumière leur détermination à rayonner sur l'univers catholique. Or, l'histoire missionnaire rend parallèlement compte de l'intensification des processus de centralisation pontificale et de cléricalisation de l'appareil ecclésial. Finalement, le transfert à Rome de la direction de l'Association, en 1922, sous le contrôle de la Congrégation De Propaganda Fide, met un terme aux revendications d'autonomie des notables de Lyon et annihile leur autorité sur le processus missionnaire. |
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In 1822, the Church of France was carrying on with the re-establishement of its dioceses while, at the same time, prelates from America were scouring the country looking for financial aids. It was an underground Lyons-based Congregation of pity having special ties with these foreign priests who took upon itself to meet their needs setting up the Society Propagation of the Faith. A wide-scale donation system was set up known as the "missions weekly offering", instigated by Pauline Jaricot. In no time at all, the affluent Association was in a position to finance the general expansion of the catholic religion throughout the world. Although it was a non-religious association, it needed the approval of Rome. From then on, its future development in the course of the century had to take into account the growing missionary interest of Rome. At a local level (Lyons) the study shows how dependent the Society was on the ecclesiastic management in the parishes, but it also evaluates the religious vitality of a micro society made up of royalist notables. This was how the missionary Association was able to integrate a complex process of social identification. Moreover, compiling and the distribution of morally-enlightening works (such as "Annals, Catholic missions", and so on) gave the laymen the power to stage-manage the Mission and to control its productions, when the allotment of various missions around the globe concerning the collection of funds guaranteed them a real influence on the Churches overseas. The study also highlights their determination to extend their influence over all the catholic universe. Yet, the history of missionary life reports that at precisely the same moment procedures for papal centralisation and the clericalisation of the ecclesiastical system were being intensified. Finally, in 1922, owing to the transfer of the management of the Association to Rome, under the supervision of the "De Propaganda Fide" Congregation, the demands for autonomy made by the Lyons notables were put to a stop and this wiped out their influence on the missionary process. |
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