| Résumés |
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L'Hypnerotomachia Poliphili est un précieux incunable, publié à Venise en 1499 par l'imprimeur philologue Alde Manuce. Le texte qui occupe plus de 450 pages est accompagné de 171 gravures sur bois, images qui ne servent pas seulement d'illustrations, mais qui fascinent le lecteur en lui montrant le monde merveilleux qui y est raconté.Dans toutes les époques ce chef d'œuvre a suscité une admiration sans partage. L'identité de l'auteur, les contenus de l'œuvre, la présence d'un savoir chiffré et le fait de remonter aux sources d'une connaissance pour initiés ont toujours passionné les bibliophiles et fait couler beaucoup d'encre. Etudier une œuvre dont la fortune critique n'a jamais diminué pendant les différentes époques peut sembler un pari audacieux, et pose en effet plusieurs problèmes. Mais le recours à un point de vue jamais utilisé pour l'analyse systématique de l'ouvrage, celui des arts de la mémoire, ouvre des perspectives nouvelles sur la manière dont cet ouvrage a été lu.En effet la mise en valeur de la mémoire est un aspect qui intéresse le récit entier. Le découpage même du texte en chapitres constitue une clé pour la mémorisation, aidée par l'acrostiche constitué par les lettres initiales des chapitres. Suivant les conseils des maîtres de l'art, le récit montre une structuration où les lieux ont une importance majeure, car chacun d'eux est le cadre qui permet de montrer une condition particulière du protagoniste, et la succession des lieux forme un voyage initiatique. La richesse de l'illustration montre l'habitude, répandue en époque d'oralité, de penser à travers les images, de les employer comme outils mentaux. En effet les images constituent un parcours parallèle à celui du texte écrit, et le récit verbal trouve régulièrement un reflet dans le récit visuel. Les images montrent le monde merveilleux de l'hypnerotomachia, et à travers les multiples fonctions qu'elles recouvrent, permettent au lecteur de partager ce monde imaginaire, fondé sur les connaissances, l'harmonie et l'esthétique de l'Antiquité. |
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The thesis deals with the Hypnerotomachia Poliphili, an incunabulum published in Venice in 1499. It is a masterpiece of Renaissance printing, published by Aldo Manuzio, the most important publisher of this period. The marvelous world narrated over more than 450 pages of text is illustrated by 171 woodcuts.It is a challenge to deal with a work that was studied, commented, quoted for over five centuries; a book with a secret knowledge, concealed in the text and shown by the images.To approach such a work, a new perspective was necessary: a point of view that was both bound to Antiquity and known at the time the book was written. This new perspective was suggested by France Yates, who studied the Art of memory, a part of rhetoric, and a traditional teaching of memory skills. From Aristotle in Greece, to Cicero and Quintilian in Rome, and the Fathers of the Church, the mnemotechnical tradition was a basic training for the educated man. Thinking in terms of the Art of memory can help understand the invention of the Hypnerotomachia, and the way it was read by contemporary readers. Mnemonic devices are recognisable in different aspects of the book: the structure of the chapters allows to generate an acrostic with the initial letters, and generates a sentence with the name of the author. The structure of spaces in the narration is specific, and shows distinct functions for every place of the story. Finally, the images show the world narrated in the text, and their vision has a great power of fascination. Multiple functions are fulfilled by different images, that give the reader the possibility of sharing this imaginary world, based on the knowledge, the harmony and the aesthetics of Antiquity. |
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