Résumés |
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Les soyeux lyonnais, ont toujours cherché à approvisionner la Fabrique avec des soies diverses, pour confectionner les étoffes qui ont fait leur prestige. Au XIXe siècle, Lyon est devenue la première productrice mondiale de soieries de luxe, jouant ainsi un rôle de premier plan dans l’économie nationale. Ces négociants ont depuis des siècles, jalonnés les routes de la soie jusqu’en Extrême-Orient. Cette thèse est l’histoire des rapports privilégiés que les Soyeux et leurs réseaux ont entretenu avec la Chine et l’Indochine. L’étude débute en 1843, lorsque la France noue des relations diplomatiques avec la Chine impériale et envisage de s’installer en Indochine ; elle s’achève en 1906, lorsque les intérêts régionaux se diluent dans l’économie nationale et quand la soie n’occupe plus une place primordiale dans l’industrie locale. Notre étude retrace comment, de la Monarchie de Juillet au Second Empire, un groupe de Libéraux, influencé par le saint-simonisme, ont, dans le cadre de la concurrence avec les Britanniques, mis en place leur propre route de la soie. Une stratégie reprise et adaptée par leurs héritiers, des Républicains conservateurs, marqués politiquement au Centre Gauche. Ceux-ci s’associeront aux Républicains Modérés, Ferrystes et Gambettistes, pour pousser la France à s’installer au Tonkin et en faire le tremplin vers le Yunnan et le Sichuan. Les Soyeux sauront développer une doctrine coloniale particulière et une stratégie économique volontariste qui rompt avec les représentations classiques que l’on se fait de la frilosité du patronat français sur les marchés asiatiques et, aussi, avec l’idée que la conquête indochinoise fut le fruit d’une série de coups de tête. Durant plus d’un demi-siècle, les Soyeux lyonnais surent remplir en mer de Chine une des pages d’histoire économique et sociale les plus méconnu de l’histoire diplomatique et coloniale française. |
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The Lyon silk merchants, the Soyeux, have always sought to supply their Fabrique with various types of raw silk, in order to create the rich fabrics that contributed to the prestige of their city. During the XIXth century, Lyon became the most important, world-wide producer of luxury silks, thus playing a primary role in the national. These traders, for centuries, had travelled the silk routes tot the Far East. This thesis is the history of the special ties that the Soyeux and their networks established with China and Indochina. The study starts in 1843, when France established diplomatic relations with imperial China and envisaged installing themselves in Indochina. It ends in 1906 just as regional interests dilute into the national economy and the silk industry no longer occupies a primordial place in the local industry. This study traces how, from the Monarchy of July to the Second Empire, a group of Liberals, influenced by the philosophy of Saint-Simon, had, in the context of their competition with the British, established their own silk route. A strategy that was taken up and adapted by their heirs: conservative Republicans, with political leanings towards the Centre Gauche. They associated themselves with the Moderate Republicans, the Ferryists and the Gambettists to push France to implant itself in the Tonkin and to use it as a springboard towards Yunnan and Sichuan. The Soyeux would develop a unique colonial doctrine and an active economic strategy. This breaks with the usual image of an overcautious French business community in the Asian markets and also with the idea that the Indochina conquest was the result of a series of rash decisions. During more than a half-century, in the China Sea, the Soyeux of Lyon would write one of the least known pages of economical and social history within the larger context of French diplomatic and colonial history. |
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