Résumés |
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Cette étude de l'art funéraire tunisien de l’époque ottomane a été réalisée sur 5163 tombes taillées dans la pierre, provenant de quatre sites de la capitale : deux turbas princières, une collection de musée et un cimetière public. L'étude procède à des classements typologiques regroupant d'abord les pierres tombales selon leur style de décor en 9 catégories générales, puis les classant selon des critères matériels, esthétiques et spécifiques relatifs à la personne inhumée. Les données typologiques sont ensuite analysées par des statistiques déterminant précisément les caractéristiques propres à chaque catégorie de pierres. En s'appuyant sur ces caractéristiques il fut possible de délimiter un corpus représentatif de l'ensemble du matériel collecté ce qui forme un catalogue raisonné de 78 spécimens. L'étude du décor est affinée par une analyse de l'ensemble des motifs utilisés et des modes de l'organisation de l’espace. La recherche débute par un aperçu historique sur la Régence de Tunis durant l'époque ottomane et s'achève par une synthèse replaçant l'art funéraire tunisien dans ses contextes historique, socioéconomique, culturel et religieux. Des plans et des dessins intégrés au texte ainsi que des figures présentées dans un volume indépendant illustrent cette étude. Ce travail a montré que l'art funéraire tunisien dispose d'un fond Hafside sur lequel interfèrent les courants ornementaux de l'époque moderne, notamment turcs et italiens. C'est un art typiquement religieux, riche en symboles ésotériques en rapport avec la mort et l'au-delà, ainsi qu'en formes fonctionnelles traduisant l'eschatologie et les rites funéraires musulmans. Le décor à prédominance végétale est profus et anépigraphe. L'espace est orienté en fonction de la position du défunt et inscrit dans une niche au centre nettement marqué. Les tombes d'hommes sont signalées selon la mode turque par des stèles coiffées de turbans ou de fez s'inspirant des couvres-chef en usage. |
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This Tunisian funerary art's study of the ottoman epoch was realized over 5163 graves cut in the stone and localised in four sites belonging to the capital (Tunis). These sites are: two princely shrines, one museum collection and a public cemetery. The study instituted typological classifications, by first regrouping the tombstones according to their decoration style, into 9 general categories; then by classifying them according to material, esthetic and others criterions related to the buried person. The typological data are further analysed by the means of statistics which precisely determined the features belonging ti each tombstone category. Leaning on those features, it was possible to delimit a representative corpus of the whole collected material. This resulted in a decent size catalogue of 78 specimens. The decoration's study is furthered by an analysis of all the patterns used as well as the modes of spaces organisation. The research begins by an historical glimpse on the regency of Tunis during the ottoman epoch, and finishes by a synthesis placing the Tunisian funerary art in its historical, socio-economical, cultural and religious contexts. Drafts and designs integrated to the text, as well as figures showed in an independent volume, illustrate this study. This work shows that the Tunisian funerary art possesses an Hasid basis on which interfered the modern decorative trends, specially the Turkish and the Italian ones. It’s a typically religious art, rich in esoteric symbols connected to the ideas of death and the hereafter, and also full of functional forms representing eschatology and Muslim funerary rites. The decoration owning a vegetal prevalence, is profuse and anepigrahon. Space is oriented according to the buried body’s position, and is inscribed into a niche whose centre is clearly indicted. The men’s graves are signalled, according to the Turkish fashion, by steles wearing turbans and fez fashion, by head covering into use. |
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