Résumés |
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Quels sont les rôles et les significations des titres honorifiques (laqab, p. alqâb) musulmans au Moyen Age ? Reflètent-ils l'atmosphère religieuse, culturelle et politique de leur époque ou n'ont-ils d'intérêt que pour les institutions administratives et par conséquent, ils n'ont de valeur historique que dans la mesure où ils sont liés à des fonctions spécifiques. Ce sont ces questions, qui à la fois intéressent et divisent les historiens, auxquelles cette étude tente d'apporter quelques éclaircissements.L'attribution des surnoms est si bien ancrée dans l'esprit de l'homme, que l'on retrouve aux époques les plus reculées et chez tous les peuples de la terre. Les Arabes, avant l'Islam, la pratiquent régulièrement. A cette époque, le sens dominant du mot laqab est encore péjoratif. L'Islam, dans son désir d'imprégner la mentalité et la culture de la société arabe, interdit alors cet usage et oriente ses disciples vers une pratique plus en phase avec son message.De l'imbrication entre l'évolution des m?urs politiques et le strict respect des règles religieuses, naît une forme de titulature qui conditionnera la vie politique musulmane pendant longtemps. Les titres honorifiques sont l'un des piliers de cette titulature. La référence ou la valeur véhiculée par ces titres sont multiples : les plus répandues sont ceux composés avec Allah, Dawla et Dîn. La sélection de ces trois références est loin d'être accidentelle, elle est le fruit d'un long processus de confrontation et d'élaboration des idées politiques. Allah est au-dessus de tout. Celui qui, dans son titre, le prend comme référence, veut manifester son statut politique et l'identifier comme sa seule source de légitimité. Quant aux termes Dawla et Dîn, ils reflètent fidèlement la controverse qui secoue la pensée politique musulmane au sujet du rôle et des relations entre ces deux concepts. |
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What are the roles and significance of Muslim honorary titles (laqab, p. alqâb) in the Middle Age? Do they reflect the religious, cultural and political environments of their era? Do they represent an interest only for the administrative functions; thus do they have a historical value insofar as they are linked to specific functions.It this study we will bring some clarifications to these questions that brought interest as well as division amongst historians.Giving titles, is so well entrenched in human's minds and could be traced amongst the peoples on earth. The Arabs, before Islam, used it regularly. But at that time the predominant meaning of laqab remained pejorative. Islam, in its desire to impregnate the mentality and culture of the Arabic society did not allow its use and turned its disciples to focus onto a practice of Islam more compatible with the essence of its message. Out of the interweaving between the development of political standards, and the strict respect of religious rules, was sprung a sort of titulature, which is a framework set and conditioned by the Muslim political life all over a long time.The reference or value conveyed by these titles is multiple. The most widely used are composed of Allah, Dawla and Dîn. The selection of these three references (Allah, Dawla and Dîn) is not accidental; it is the fruit of a long process of confrontation and development of the political ideas.Allah supremacy had been reflected in being the reference and the legitimacy basis political status and identifies. Whilst the terms Dawla and Dîn, had have mirrored the controversy within the political thinking about the role and relations between both of them. |
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