Résumés |
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Les relations arabo-africaines présentent la particularité de beaucoup devoir au facteur islamique. La prise en compte de cet aspect a fait défaut à nombre d'études qui tentent, souvent, en vain, d'expliquer leur teneur par l'économie, la géopolitique ou les intérêts stratégiques. L'approche institutionnaliste des relations internationales néglige la place qu'y tiennent l'individu, les groupes religieux, l'efficacité politique des symboles permettant la mise en place de réseaux informels. Des confréries, comme la Tijâniyya s'imposent, depuis toujours, comme des acteurs incontournables dans la coopération entre le Maroc et le Sénégal. Cette irruption des individus et des acteurs ordinaires dans le champ des rapports internationaux va créer une rivalité avec l'Etat. Ce dernier est, désormais, fortement concurrencé dans son action surtout pour les secteurs où il souffre de l'insuffisance de ses moyens (éducation, santé, social) et que lmes acteurs religieux investissent, grâce à l?aide financière de partenaires arabes. Evitant une diplomatie parallèle, l'Etat adopte tout un ensemble de stratégies en s'appuyant sur le principe de la souveraineté, mais en ménageant des rivaux internes aux relations et réseaux internationaux plus que performants. Ce jeu d'interaction, vacillant entre usage politique de symboles religieux et négociation de sens, mettant en scène des acteurs aux intérêts divergents mais, parfois, complémentaires, est au centre de cette thèse. Elle pose, en outre, le problème de la pertinence du facteur religieux et de la place des individus dans l'analyse des relations internationales qui ne sont pas que des rapports inter-étatiques. |
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When considering Afro-Arab relations, it is essential to take the Islamic factor into account. Indeed, numerous earlier studies fail to do so, and focus unsuccessfully on economical, geo-political and strategic interest factors. The role of the individual, of religious groupings and the political effectiveness of symbols in forming informal networks is neglected in the institutional approach towards international relations. Brotherhoods such as Tijâniyya continue to be pivotal to cooperation between Morocco and Senegal. The arrival of individuals on the scene of international relations causes rivalry with the State, which, lacking in means, meets with strong competition in the educational, health and social sectors. The religious parties are prepared to invest precisely in these sectors, thanks to the Arab partners financial backing. In order to avoid a parallel diplomacy, the State chooses to implement a set of strategies based on the sovreignty principle, whereby internal rivals to powerful international relations and networks are dealt with carefully. This interactive game which swings between the political use of religious symbols and negociation of meaning, and which concerns individuals with both conflicting and complimentary interests is at the heart of this thesis. We also discuss the pertinence of the religious factor and the role of the individual for the analysis of international relations, as opposed to inter-state relations. |
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