Résumés |
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Partant de l’analyse du champ de la justice de paix appliqué à deux cantons ruraux du Lyonnais et du Beaujolais, de 1790 à 1958, il s’agit de voir en quoi les conflits de voisinage sont un vecteur de la pénétration des figures de l’ordre. Mais aussi, comment les catégories de la justice s’enkystent-elles dans les enjeux « au ras du sol », mis au jour par les conflits. Sont ainsi présentés et (re)catégorisés les conflits de voisinage sur les propriétés bâties qui, bien souvent, définissent le « seuil du supportable ». Ils marquent également les « territoires du Moi » et régulent une distance multiforme. Dans une approche résolument qualitative, fine et nominative, il s’agit aussi de tirer l’écheveau jusqu’aux champs. D’abord, le champ des possibles d’un propriétaire-cultivateur du premier XIXe siècle, dans lequel le voisinage et ses conflits constituent un élément central. Ensuite, les champs conflictuels comparés des Vuldy et de Jean-Pierre Charmillon, dans le cadre lui-même très conflictuel de la commune de Dardilly. Là encore, le voisinage en conflit s’inscrit dans un ensemble plus vaste, mais qu’il contribue dans un premier temps à déceler et, dans un deuxième, à construire (pour le chercheur comme pour l’acteur du champ). Enfin, cette thèse s’est attachée à montrer que des conflits de voisinage pouvait être tiré l’écheveau des réseaux qui, érigés en systèmes, offrent au chercheur un angle nouveau d’approche des conflits eux-mêmes, fermant ainsi la boucle. |
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Starting from an analysis of the sphere of justice applied in two boroughs in the regions of Lyon an Beaujolais, from 1790 to 1958, this study aims at showing how the disputes between neighbours are a means for justice to set in. It also shows how the different legal authorities rooted their power in the day-to-day stakes raised by the conflicts. In that way the disputes between neighbours about built properties we are presented with, are classified anew and, quite often, they show the “threshold of what can be borne”. They also mark the territories of our own self and regulate a manifold distance. In an approach definitely qualitative and sharp based on concrete examples, the gamut of different fields is displayed. First, in the field of possibilities lived by a landowner in the first half of the XIXth century, his neighbourhood and his conflicts play a central part; then, the compared extent of the conflicts between the Vuldys and Jean-Pierre Charmillon within the equally disputed boundaries of the borough of Dardilly. There again, the conflict between neighbours falls within a wider framework which it first contributes to reveal and then to build for both parties. Finally, this doctoral thesis endeavoured to show that out of disputes between neighbours one could unravel the skein of networks which, set up in systems, give the research worker a new approach to the conflicts themselves, thus coming full circle. |
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