| Résumés |
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Mon sujet de thèse est consacré au « culte d’Artémis, de la Macédoine à la Mer Noire, depuis l’apparition du culte jusqu’à sa disparition à la fin de l’époque impériale ». L’enquête porte donc sur la vie religieuse en Macédoine, en Thrace et sur la côte occidentale de la Mer Noire. Les premiers documents attestés datent de la fin de l’époque classique et les derniers du IVème siècle de notre ère, mais le culte de la déesse est certainement beaucoup plus ancien et une partie de mon travail sera consacrée à une recherche sur les origines de ce culte dans ces régions. Pourquoi avoir choisi ce sujet ? Nombreuses sont les monographies consacrées à l’étude de telle ou telle divinité dans l’ensemble du monde antique. Plus rares sont celles qui s’attachent à cerner la personnalité d’une divinité dans le cadre d’une zone particulière afin de déterminer son originalité par rapport à la conception que l’on peut en avoir dans le reste de la Grèce ; c’est une telle étude que je souhaite entreprendre. Les régions que j’étudie présentent des caractéristiques socio-économiques communes : qu’elles aient été considérées par les auteurs antiques comme grecques (Macédoine) ou barbares (pays thrace), elles ne connaissent que tardivement le système de la cité, certes des cités grecques s’implantent en Chalcidique et sur le littoral thrace dès le VIIème-VIème siècle avant J.C., mais le développement des cités dans l’intérieur des terres ne se fait qu’à partir de l’époque hellénistique et surtout à l’époque impériale. Les communautés de base sont les villages réunis en ethnos sous l’autorité d’un roi, rois de Macédoine, de Thrace. L’agriculture présente des aspects originaux : l’élevage du bétail y tient une place beaucoup plus importante que dans le monde des cités et il est associé à des pratiques de transhumance qui restent très fortes dans ces régions. Les spécificités des communautés du Nord des Balkans se retrouvent-elles dans le domaine religieux ? ; c’est ce que je souhaite étudier à partir du cas de la déesse Artémis très important dans l’ensemble de ces régions. Les fouilles archéologiques de sanctuaires d’Artémis étant encore peu nombreuses je dispose surtout d’abondantes sources iconographiques et épigraphiques, bien sûr très dispersées puisque chaque pays (Grèce, Bulgarie, Roumanie) réalise le corpus des inscriptions trouvées sur son territoire. Cela fait la difficulté mais aussi la richesse de mon sujet puisque des études d’ensemble traversant les clivages nationaux n’ont pas encore été réalisées. Je cherche donc à établir : 1. Les origines du culte, en étudiant notamment les cas d’assimilation entre la divinité et une déesse-mère locale. 2. Les caractères de la divinité : la déesse a un nom grec certes mais ne présente pas le même profil dans ces régions que l’Artémis de la Grèce des cités, comme en Grèce, elle protège la chasse et la jeunesse mais c’est aussi une déesse de la fécondité, une grande déesse de la nature.3. L’importance du culte, les fidèles : j’établirai, principalement pour les cités grecques de la côte occidentale de la Mer Noire, une étude statistique des noms théophores c’est-à-dire des noms dérivés de celui d’Artémis mais aussi de celui d’autres divinités afin de juger de la popularité de ce culte ; d’autre part j’utiliserai les témoignages des ex-voto pour mieux cerner le cercle de dévotion : associations, particuliers, armée…Par exemple, la présence de l’armée en Mésie Inférieure (Thrace) et son rôle dans la pénétration du culte de Diane (Artémis). |
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The subject of my thesis is the « worship of Artemis, from Macedonia to the Black Sea, from the establishment of the worship until its disappearance at the end of the imperial era ».This work is about religious life in Macedonia, in Thrace, and on the Western coast of the Black Sea. The earliest known documents can be dated from the end of the classical era ; the last from the fourth century A. D. The worship of the goddess probably dates back a lot further in time ; part of my work is therefore devoted to researching the origins of Artemis worship in these regions.Why did I choose this subject ? There are numerous monographs devoted to the study of one divinity throughout the whole Ancient World. But fewer are those who aim to describe one divinity’s personality inside one specific area, in the hopes of determining the originality of the worship, as opposed to the worship in the rest of Greece ; it is such a study that I wish to undertake.The regions considered here show common social and economical characteristics. Some of them, like Macedonia, were regarded part of Greece by the Ancient authors ; others, like Thrace, were deemed barbaric. But all of them were late in adopting the Greek system of cities. Although Greek cities have been founded in Chalcidic as early as the VIIth – VIth centuries B.C., it is only from the Hellenistic era on, and especially during the Roman Empire, that cities start to develop inside the land. Before that time, there were only communities of villages under the authority of a king. The agriculture in these areas presents many peculiarities : the breeding of cattle is more intensive there than in city world, and the practice of transhumance is still strong.Can these characteristics of Northern Balkans communities be observed in the religious area as well? This is what I wish to examine in the case of the goddess Artemis, whose worship is widespread in these regions. The archaeological excavations of Artemis sanctuaries still yield little information ; therefore I mostly used iconographic and epigraphic sources ; obviously these sources are sparse, since each country (Greece, Bulgaria, Romania) realized the corpus of the inscriptions found on its territory. This is part of the difficulty of my subject, but also of its richness, because all-encompassing studies that break though national barriers have not yet been realized.Therefore, I aim to establish :1 – The origins of Artemis worship. I will in particular study the instances of assimilation between the goddess and a local Mother-goddess.2 – The characteristics of the divinity : The goddess has a Greek name but doesn’t exactly fit the profile of the Artemis from the Greek cities. Like her, she’s the protector of hunting and youth, but is strongly represented under her aspects of goddess of fertility, and great goddess of nature.3 – The importance of the worship, the personality of the worshippers. I will establish, mainly for the Greek cities of Western Black Sea, a statistical study of theophoric names, derived from the name of Artemis, but also from the names of other divinities, in the purpose of assessing this worship’s popularity ; in addition, I will use testimonies from the inscriptions to define the characteristics of the worshippers : individuals, associations, the army… For instance, the presence of the Army in Mesia Inferior (Thrace), and its role in the penetration of Diana (Artemis) worship. |
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