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Occupation, colonisation et culture en Indochine, 1940 - 1945. par NAMBA Chizuru - 2006 - Université Lumière Lyon 2

Métadonnées du document

Identifiant du document lyon2.2006.namba_c
Code de l'institution lyon2
Année 2006
Auteurs NAMBA Chizuru
Titre Occupation, colonisation et culture en Indochine, 1940 - 1945. — Rivalité et accommodements frranco-japonais.
Titre autres langues
en Occupation, colonization and culture in Indochina 1940-1945 — Franco-Japanese competition and compromises
Membres du jury HENRIOT Christian --- BROCHEUX Pierre --- MONNAIS-ROUSSELOT Laurence --- TRINH Van Thao
Directeurs de thèses HENRIOT Christian
Diplome Doctorat Nouveau Régime
Etablissement Université Lumière Lyon 2
Ecole Doctorale Sciences des Sociétés et du Droit
Factulté Faculté de Géographie, Histoire, Histoire de l'Art et Tourisme
Discipline Histoire
Date de soutenance 2006-02-24
Type de document Thèse de Doctorat Nouveau Régime
Résumés
fr L’objectif principal de cette recherche consiste à reconsidérer l’expérience de la double présence franco-japonaise en Indochine pendant la seconde guerre mondiale, du point de vue culturel : quelle importance et quelles répercussions cette double présence a-t-elle eues pour chaque composant de l’Indochine, les Français, les Japonais et les Vietnamiens, et comment les relations triangulaires ont-elles déterminé l’histoire coloniale de ce pays ?Tout d’abord, nous avons abordé la question de la vie quotidienne des Français en Indochine, car, en prenant le mot « culture » au sens large, nous avions l’intention d’examiner « la manière de vivre » et « la manière de penser et de sentir » des Français au quotidien. La condition matérielle des Français est paradoxalement toujours privilégiée en plein milieu de la guerre. Certes, la défaite de la Patrie est un grand choc pour eux, mais cet événement se passe loin d’eux, ils ne l’expérimentent pas sur le terrain et ne peuvent pas vraiment évaluer sa gravité. L’Indochine est souvent qualifiée comme un « éden » par les Français et cette image est également partagée par les Japonais. Les deux occupants, français et japonais rivalisent pour profiter au maximum de ce lieu paisible sans susciter trop de conflits. Ensuite, nous avons mis en évidence la coexistence et la concurrence entre Japonais et Français dans les contacts quotidiens, chacun cherchant de leur côté le soutien des Vietnamiens. Les autorités françaises prennent des mesures pour limiter le plus possible les contacts entre Français et Japonais, en craignant que les petits conflits n’aggravent les relations avec les Japonais et provoquent un coup de force de leur part. Tout en poursuivant la coexistence « dos-à-dos » en évitant trop de conflits, les Français souhaitent le maintien de leur souveraineté et de leurs intérêts économiques en Indochine, tandis que les Japonais ont pour but de garder une base stable en Asie. Mais la rivalité sournoise et les contradictions latentes dans cette coexistence franco-japonaise se révèlent dans les manifestations de leur présence conjointe et dans la recherche du soutien des autochtones. De petits incidents se produisent de temps en temps entre Français et Japonais au quotidien, en particulier lorsqu’il s’agit de manifester son influence auprès des autochtones, et cela malgré toutes les mesures prises par les autorités françaises et japonaises pour les éviter. Certains Japonais jouent un rôle important dans le développement du mouvement nationaliste, mais, avec la contrainte inhérente à l’existence simultanée de la souveraineté française et de la volonté du gouvernement japonais du « maintien d’une situation tranquille », l’engagement des Japonais vis-à-vis des nationalistes vietnamiens manque parfois de cohérence et de sincérité selon la situation et selon l’intérêt des Japonais.Puis, nous avons mis en évidence les propagandes japonaises et françaises, dans ce contexte original de la présence de deux puissances coexistantes et rivales. Les Japonais et les Français intensifient leur propagande en employant tous les moyens, mais en fait, pour éviter trop de conflits, les Français ainsi que les Japonais, emploient souvent des formulations subtiles pour ne pas se critiquer directement entre eux. Ils suggèrent souvent indirectement le véritable ennemi aux auditeurs. Pour ceci, la présence des Anglo-américains est souvent utilisée par les deux parties, le Japon et la France. Le Japon parle souvent de la libération du peuple vietnamien et fait allusion à l’indépendance du Vietnam, sans le déclarer clairement. Ainsi, cette concurrence sournoise des propagandes françaises et japonaises montre la contradiction qui existe dans la présence conjointe de ces deux puissances en Indochine. En dernier lieu, nous avons examiné la politique culturelle de la France et les activités culturelles du Japon développées en Indochine. Les au
en The primary objective of this research project is to reexamine the Franco-Japanese double presence in Indochina during the Second World War from a cultural perspective. What significance and what kinds of repercussions did this double presence have for the each of the three presences in Indochina: the French, the Japanese, and the Vietnamese? How did this triangle of relationships determine the colonial history of Indochina?First of all, the question of daily life for the French in Indochina was considered, since “culture” can be defined as both “way of living” and “way of thinking.”The material conditions of life for the French were, paradoxically, of major importance during the middle of the war. Certainly, their country’s defeat came as a major shock, but it happened far from their everyday lives. They did not experience it firsthand and could not really understand its import. The French often call Indochina a “paradise” on earth and this image is also prevalent amongst the Japanese. Both French and Japanese occupiers fought to profit as much as possible from this peaceful place without stirring up too much conflict.Secondly, the coexistence and competition between the French and the Japanese in their everyday dealings was studied. Each group sought the support of the Vietnamese. The French authorities took measures to limit contact between French citizens and the Japanese as much as possible, because they worried that small issues could explode into a larger battle. Despite living “back-to-back” with the Japanese, the French hoped to maintain their sovereignty and economic interests in Indochina, while the Japanese tried to keep a stable base of power in Asia. Still, the rivalry and latent contradictions of this coexistence can be seen in their battle for local support. The Japanese certainly played an important role in the development of the nationalist movement, but the level of their involvement in this movement varied, lacking at times consistency or candor depending on the situation and interest. Thirdly, Japanese and French propaganda was examined in the original context of the presence of two co-existing, rival powers. While they both propagated their agenda by any means, each of them did so in a subtle way in order to avoid conflict: they refused to directly criticize each other. In fact, they often used the presence of Anglo-Americans as a foil. Japan talked of liberation for the Vietnamese people and suggested liberation without directly addressing it. In this way, examples of Japanese and French propaganda show the contradictions in the coexistence of these two powers in Indochina.Finally, French cultural policy and Japanese cultural activities developed in Indochina were explored. The French authorities tried to install patriotism on three levels-- local, federal, and imperial—as a way of highlighting French power. In particular, the authorities operated a cultural “rehabilitation” in each country of Indochina. They did so to encourage a patriotic mindset in the native populations and to get the people to reject the Japanese attempt at forging a Grand East Asia. On the other hand, the Japanese tried to create cultural activities, but the French authorities attempted to limit, even neutralize, their effects in sometimes contradictory ways under the guise of saving the people from the “occupier’s” culture. In Indochina, Japanese cultural activities were introduced through cultural exchanges, and these acted as a sort of compromise between the two occupying parties.Thus the Japanese and French carried out a double occupation, founded on indirect or hidden competition yet denying this “Franco-Japanese” collaboration. Caught in the thick of this competition, but remaining strong, the Vietnamese came out of the situation with a higher consciousness regarding the role they needed to play in deciding the future of their own country.
Mots-clés
fr colonisation; occupation; France; Japon; Indochine; Vietnam; Deuxième Guerre Mondiale; Guerre du Pacifique; culture; vie quotidienne; nationalisme; collaboration; rivalité
en colonization; occupation; France; Japan; Indochina; Vietnam; World War II; Pacific War; culture; daily life; nationalism; collaboration; rivalry
Editeur CyberDocs
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Langue fr
Diffusion [intranet]
Identifier http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2006/namba_c
Extent 355921