Résumés |
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Entre 1806 et 1864, le régime du privilège imposé par Napoléon Ier servit de cadre à la vie théâtrale lyonnaise. Sa mise en place se traduisit par la réunion du Grand-Théâtre et du Théâtre des Célestins sous une direction unique engagée et surveillée par les autorités locales.. En trois actes, cette recherche a pour but de comprendre le poids du privilège théâtral lyonnais, de saisir les rythmes de la vie théâtrale et d’entrevoir la sociabilité des spectateurs des deux théâtres. Tout au long de la période du privilège, les autorités locales tentèrent de faire appliquer le régime du privilège, imposé par l’Etat, à vingt-neuf directions instables qui s’achevaient fréquemment par une faillite. Néanmoins, la première mission des entrepreneurs de spectacles, désormais employés de la municipalité, étaient de veiller à ce que, chaque soir, les théâtres ouvrent leurs portes, afin que les comédiens interprètent les pièces du répertoire devant une salle éparse et hétérogène. Les détenteurs de billets estimaient posséder un droit de regard sur l’engagement des artistes. Les semaines suivant l’ouverture de l’année, le public usait et abusait de ce « droit » sous la surveillance étroite de la police des spectacles. Toutes ces composantes, autorités, directions et spectateurs, participaient à la vie théâtrale lyonnaise de la première moitié du XIXe siècle. Comme dans beaucoup de villes de province, l’histoire de la vie théâtrale lyonnaise a été négligée. Mais la capitale des Gaules en possédait bien une, qui mérite, autant que les autres, de retrouver sa place dans l’histoire culturelle nationale. |
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Between 1806 and 1864, the preferential regime for theatre set up by Napoleon I created a framework for theatrical life in Lyons. Its implementation saw the Grand-Théâtre and the Théâtre des Célestins come together under one management, run and supervised by the local authorities. In three acts, this research aims to understand the impact of the preferential regime in Lyons, to appreciate the rhythm of theatrical life and the social exchange between the spectators of the two theatres. Throughout the period of preferential treatment, the local authorities tried to apply the rules of the « preferential regime”, imposed by the State, to 29 unstable theatrical companies which often ended in bankruptcy. Nonetheless, the main goal of theatrical entrepreneurs, now employed by the local authorities, was to make sure that every evening the theatres were open, and that the actors could perform the plays in the repertoire in front of an often scant and mixed audience. The ticket holders felt they had a right of opinion concerning the commitment of the actors. The weeks following the annual opening, the public used and abused this « right » under the strict surveillance of the theatrical police. All these groups, authorities, theatre managers, and spectators made up the theatrical life in Lyons during the first half of the 19th century. As in many provincial towns, the history of Lyons theatre life has been neglected. However, the Capital of Gaul had indeed a theatrical life, which deserves its place, as much as any other, in the cultural history of the nation. |
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