Résumés |
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Le 26 décembre 2004, l’un des plus violents séismes de l’histoire a lieu au large de l’île indonésienne de Sumatra, provoquant une série de tsunamis. Si les catastrophes naturelles constituent un type d’événement prisé des médias, celle-ci se distingue en tant que nouvel objet médiatique en mettant en œuvre, selon nous, une sémiotique de la crise fondée sur la confusion, la violence et l’urgence. Motivés par la concurrence et par le caractère inouï du tsunami, les médias ont proposé une information inscrite dans une logique de dramatisation, d’esthétique et de politique. Nous partons du postulat selon lequel la dramatisation s’est exprimée à travers : une couverture importante dans les semaines et les mois qui suivirent et la redondance d’images choquantes, la difficulté qu’ont éprouvé les médias à appréhender un phénomène étranger et le recours à une rhétorique de l’émotion basée sur une dialectique de l’éloignement et de la proximité. La représentation médiatique de l’événement met au jour les trois dimensions de celui-ci : une dimension réelle des conséquences humaines et matérielles de la catastrophe et des actions politiques qu’elle engendre, une dimension symbolique des interprétations auxquelles elle est sujette et des représentations qu’elle véhicule et une dimension imaginaire révélatrice des peurs liées aux catastrophes. De fait, la représentation révèle une vision du monde et de ses acteurs. Nous observerons comment la représentation s’articule à de nombreux questionnements : sur le lien entre catastrophe et écologie politique, entre catastrophe et risque et entre catastrophe et opposition Nord-Sud. Nous avons choisi, par ailleurs, de confronter notre corpus au domaine de la fiction, en nous appuyant sur un téléfilm anglo-américain : « Tsunami : les conséquences ». Ce parallèle permet de mettre en évidence la relation fiction-information, les particularités de la fiction et de l’information ainsi que l’identité politique, culturelle et idéologique de la chaîne. |
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On December 26, 2004 one of the most violent earthquakes in history hits offshore the Indonesian island of Sumatra, causing a series of tsunamis. If natural disasters represent a type of event valued by the media, this one distinguishes itself as a new media-related object, structured, according to us, on a crisis semiotic, based on confusion, violence and emergency. Motivated by competition and the unbelievable nature of the tsunami, the media offered an information in line with a logic of dramatization, aesthetic and politic. We take it as axiomatic that the dramatization expressed itself through: an important coverage during the weeks and months that followed and the redundancy of shocking images, the difficulty experienced by the media in the comprehension of an unfamiliar phenomenon and the use of a rhetoric of emotion based upon a dialectic of distance and proximity. The media representation of the event reveals its three dimensions: a reality dimension of the material and human consequences of the disaster and the political actions it generated, a symbolic dimension of the interpretations it is subject to and the representations it promotes and an imaginary dimension revealing the fears linked to disasters. De facto, the representation reveals a vision of the world and its actors. We mean to observe how the representation is based on many questioning: on the link between disaster and political ecology, disaster and risk, disaster and the North-South opposition. We also decided to confront our corpus to the area of fiction, by analyzing a British-American TV film: “Tsunami: the aftermath”. This parallel highlights the relation between information and fiction, the characteristics of fiction and information and the political, cultural and ideological identity of the TV channel. |
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