| Résumés |
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Différents enseignements théoriques et empiriques montrent que, conjuguée avec les phénomènes d’opportunisme des acteurs, la présence d’asymétrie informationnelle et d'incertitudes exogènes entre les banques et les emprunteurs sont à l’origine des défaillances de coordination du marché de crédit. A travers différents mécanismes et canaux de transmission, ces défaillances génèrent une grande partie des phénomènes économiques tels que le risque de crédit, le rationnement du crédit, les évolutions économiques erratiques, les crises financières et les risques systémiques. Cette thèse cherche, d'une part, à montrer la pertinence du mécanisme réputationnel mis en oeuvre par les banques dans l'atténuation voire l'annihilation des conséquences négatives de l'asymétrie d'information et de l'incertitude exacerbées sur l'efficience de l'allocation des ressources financières et d'autre part, à déterminer l'importance qu'accordent les banques camerounaises à ce mécanisme mais également les facteurs qui en limitent l'utilisation.La thèse a donc une portée à la fois conceptuelle, empirique et normative.En premier lieu, nous avons cherché à alimenter le débat théorique sur le mécanisme réputationnel. Nous montrons que, dans les modèles de clientèle basés sur les effets de réputation, cette dernière est perçue à la fois comme mécanisme de signalisation efficace (ensemble de signaux cognitifs crédibles) et comme mécanisme incitatif puissant (la menace d’un arrêt du courant d’affaires par les partenaires). Ainsi, contrairement aux modèles de contrats explicites de crédit de la théorie de l'agence où les sanctions judiciaires sont présentes et souvent coûteuses, c’est le caractère auto-exécutoire du mécanisme de la réputation, c’est-à-dire l’intérêt des deux parties qui suffit à garantir son fonctionnement. Nous montrons que l'efficacité du mécanisme réputationnel développé par les banques repose, à la fois, sur la production et la large diffusion d'informations positives et négatives de nature principalement privative (information soft) sur les emprunteurs ainsi que la mise en place de systèmes performants de récompenses et de sanctions. De plus, le mécanisme réputationnel, qui semble mieux concilier deux conceptions opposées qu'est l’homo economicus et l’homo sociologicus, nous paraît susceptible de constituer un cadre d'analyse intéressant pour la modélisation des comportements bancaires dans le contexte des PED africains notamment. En second lieu, les résultats de notre enquête de terrain permettent de montrer qu'au Cameroun, par rapport aux Institutions Financières Décentralisées (IFD), les Institutions Financières Formelles (IFF) semblent accorder une moindre importance aux pratiques réputationnelles dans leur comportement d'allocation des capitaux, en particulier aux PME. Ceci est susceptible d'apporter une des meilleures explications au différentiel actuel de performance micro-économique, se situant à l'avantage des IFD.Enfin, la même enquête révèle l'existence de nombreux facteurs à la fois internes et externes empêchant les deux catégories de banques à une meilleure prise en compte de ces mécanismes. L'enquête permet, par exemple, de conclure qu'aussi bien chez les IFF que chez les IFD, l'effet de réputation n'est généralement effectif que dans des réseaux individuels ou de proximité très limités. Il peut ainsi en résulter un effet d’enfermement de la relation ("lock-in effect") pouvant conduire à une sorte de discrimination permanente ou d’ethnicisation du crédit, conduisant généralement à une inefficience macro-économique du marché de crédit. Nous avons alors proposé des axes ou pistes de réflexion, formulé et justifié un ensemble de recommandations à la fois organisationnelles, institutionnelles et réglementaires associées. Ces dernières visent à guider ou à orienter la décision ou l'action des autorités compétentes dans l'élaboration des futures politiques financières et bancaires camerounaises incitant les banques à mieux intégrer les pratiques réputationnelles dans leur jugement d'octroi de crédit aux emprunteurs. |
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Differents theoretical and empirical lessons show that, combined with protagonists opportunism phenomena, the presence of asymetric information and exogeneous uncertainties within banks and borrowers relations are responsible of credit market failures. Through various mechanisms or chanels of transmission, these failures generate a large part of the often observed economic phenomena such as credit risk, credit rationing, erratic econonics evolutions, finance crises and systemic risks.This thesis try, on one hand, to demonstrate the relevance of reputational mechanism implemented by banks in mitigation or destruction of worsened asymetric information and uncertainty affecting negatively financial ressources allocation. On the other hand, it try to determine the importance cameroonian banks attach to that mecanism while allowing credit to firms but also to identify factors that limit its use.The thesis is therefore of both conceptual, empirical and normative purpose.First of all, we sought to enrich theoretical debate relating to reputational mechanism. We show that, in models of credit, the reputation is both perceived as effective signaling mechanusm (cognitive credible set of signals) or as powerful incentive mechanism ( the threat of termination of the flows of businesses by partners). Thus, contrary to explicits contracts models of the agency theory where the judicial penalties are present and often expensive, the self-executing character of reputation, that is to say the future expected gains of both parties, is sufficient to guaranty the functioning of reputational based models. We also shaw that the effectiveness of the reputational mechanism processed by banks depends on the production and the wide distribution of positive and negative information of mainly privative nature ( soft information) on the borrowers as well as the implementation of successful systems of rewards and sanctions. Furthermore, the reputational mechanism, which seems to reconcile two opposing views that are homo economicus and homo sociologicus, seems likely to constitute for us an useful analytical framework to modeling bank behavior in the context of African developing countries.Secondly, the results of our field survey data shows clearly that in Cameroon, with regard to decentralized financial institutions (DFIs), formal financial institutions (FFI) seem to attach less importance to reputational practices in their capital allowance behavior, especially to small and medium-sized enterprises (SMEs). This is likely to provide a better explanation of the differential current micro-economic performance, falling to the advantage of DFI.Finally, the same survey reveals the existence of many both internal and external factors preventing the two categories of banks to take greater account of these mechanisms. The survey, for example, conclude that both for FFI than for DFI, the reputation effect is generally effective only in individual or very close limited networks. It can result in confinement effect relationship ("lock-in effect") that can create a kind of ongoing discrimination or a kind of ethnicization of credit, generally leading to macro-economic inefficiency of the credit market. We then proposed axes or lines of thought, formulated and justified a set of both corporate, institutional and regulatory associates recommendations. These aim to guide or steer the decision or action of competent authorities in the preparation of future cameroonian financial and banking policies in order to encourage banks to integrate reputational practices in their lending assessment to the borrowers. |
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