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Loger les Algérien-ne-s à Lyon et les Turc-que-s à Berlin-Ouest. De l’accueil des populations m... par ELONGBIL EWANE Emilie - 2014 - Université Lumière Lyon 2

Métadonnées du document

Identifiant du document lyon2.2014.elongbil_ewane_e
Code de l'institution lyon2
Année 2014
Auteurs ELONGBIL EWANE Emilie
Titre Loger les Algérien-ne-s à Lyon et les Turc-que-s à Berlin-Ouest. De l’accueil des populations migrantes à la gestion des territoires urbains. — 1950-1970.
Titre autres langues
en Housing Algerians in Lyon and Turks in West-Berlin.From welcoming migrant populations to managing urban territories. — 1950s-1970s.
Membres du jury JOLY HERVÉ --- ROWELL JAY --- GREEN NANCY --- FOURCAUT ANNIE --- SCHWEITZER SYLVIE
Directeurs de thèses SCHWEITZER SYLVIE
Diplome Doctorat Nouveau Régime
Etablissement Université Lumière Lyon 2
Ecole Doctorale Sciences sociales
Factulté Faculté de Géographie, Histoire, Histoire de l'Art et Tourisme
Discipline Histoire
Date de soutenance 2014-10-02
Type de document Thèse de Doctorat Nouveau Régime
Résumés
fr Ce travail est une étude comparative sur le logement des migrant-e-s algériens à Lyon et sur celui des migrant-e-s turcs à Berlin-Ouest du début des années 1950 à la fin des années 1970. L’analyse se focalise plus précisément sur les politiques publiques d’accès et d’aide au logement mises en place pour ces populations. Durant les années 1950-1960, la migration algérienne à Lyon et la migration turque à Berlin-Ouest sont des migrations de travailleurs. Les Algérien-ne-s sont des travailleurs coloniaux jusqu’en 1962 et cette dimension coloniale reste présente après l’indépendance algérienne. Les travailleurs turcs sont, eux, considérés comme une variable du marché du travail. L’aide sociale de ces migrant-e-s et de leur famille repose, dans chacune des villes, sur une organisation différente. A Lyon, les Algérien-ne-s sont pris en charge par des associations locales d’aide aux migrant-e-s ou aux personnes pauvres. A Berlin-Ouest, l’aide des migrant-e-s turcs revient à l’une des grandes structures caritatives allemandes : l’Œuvre des travailleurs. De même, l’organisation de l’hébergement collectif des migrant-e-s diffère dans les deux territoires. A Lyon, comme dans le reste de la France, l’hébergement collectif des hommes migrants devient la responsabilité des associations locales et d’une société d’économie mixte, la SONACOTRA(L). A Berlin-Ouest, à l’image de ce qui est fait dans le reste de la RFA, l’hébergement collectif des travailleurs migrants, hommes et femmes, est largement pris en charge par les entreprises. Durant ces deux décennies, beaucoup de migrant-e-s ont accès à des logements. Ceux-ci sont cependant majoritairement situés dans des secteurs marginalisés et dépréciés où se forment des zones de concentration. Pour limiter ces situations de « mal logement », des politiques d’amélioration des conditions d’habitat des migrant-e-s commencent à se développer de manière assez similaire dans les deux territoires. Ce début de convergence dans les actions publiques est la conséquence de conventions sur les normes sociales d’accueil des migrant-e-s. Ces réflexions internationales débutent à la fin des années 1940 au sein du Bureau International du travail puis se poursuivent avec les débuts de l’intégration européenne dans les années 1960. Ces convergences s’accentuent dans les années 1970 grâce, entre autres, aux travaux réalisés conjointement par le Conseil des Communes d’Europe et la Commission européenne. Au cours de ces années 1970, de « travailleurs », les Algérien-ne-s à Lyon et les Turc-que-s à Berlin-Ouest deviennent des « étranger-ère-s ». Dans ces deux villes, comme dans différentes autres villes européennes, la peur de voir se créer des « ghettos » d’étranger-ère-s s’installe. En réponse, les pouvoirs publics tentent de rationaliser et de contrôler les installations des migrant-e-s. Des mesures contraignantes sont adoptées pour limiter leur installation dans certaines zones urbaines. D’autre part, beaucoup de migrant-e-s continuent de vivre dans des logements vétustes : pour favoriser leur accès à un logement décent, les pouvoirs publics s’appuient sur les politiques de lutte contre l’habitat insalubre. Force est de constater qu’à Lyon tout comme à Berlin-Ouest, ces deux actions publiques ont des résultats limités. A la fin des années 1970, beaucoup d’Algérien-ne-s et de Turc-que-s continuent de vivre dans des franges marginalisées du logement. De même, le phénomène de concentration n’est pas enrayé. Face aux mesures d’interdiction d’installation, des membres de la société civile s’organisent à Lyon et à Berlin-Ouest. Issus de mouvements chrétiens ou syndicaux, venus d’extrême gauche ou simples humanistes, étranger-ère-s ou nationaux, ils contestent ces mesures restrictives. Cette contestation est une base militante qui donnera naissance, au début des années 1980, aux contestations d’une partie de la jeunesse immigrée à Lyon et à Berlin-Ouest.
en This study is a comparative study about the accommodation of the Algerian migrants in Lyon and of the Turkish migrants in West-Berlin during the beginning of the 1950s till the end of the 1970s. This analysis focuses more precisely on the public policies helping migrant populations getting an accommodation. During the 1950s and the 1960s, the Algerian migration in Lyon and the Turkish migration in West-Berlin are worker migrations. The Algerians are colonial workers till 1962 and this colonial dimension will stay after the Independence. The Turkish workers are considered as an element of the labour market. The welfare of the migrant workers and their family is built on a different structure in each city. In Lyon, local organizations helping foreign or poor people take care of the Algerians. In West-Berlin, the Arbeiterwohlfahrt, one of the biggest charity organizations in Germany, take care of the Turks. The structure of the migrant workers’ hostels is also different between Lyon and West-Berlin. In Lyon, the workers’ hostels are only for men and are controlled by non-profit organizations and a national public organization the SONACOTRA(L). In West-Berlin, the migrant workers’ hostels are adapted for men and women and controlled most of the time by the firms which employed them. During those two decades, a lot of migrants get an accommodation but they are often badly housed and concentrated in the same urban areas. In order to stop those situations, public policies are developed in Lyon and West-Berlin in the same way to improve the migrants’ housing conditions. Those convergent public policies are the consequence of international Conventions about the social welfare of the migrant workers. Those considerations start at the end of the 1940s by the International Labour Organisation and continue with the European construction in the 1960s. The convergences of the public policies increase during the 1970s thanks, among others, to the collaborating works between the Council of European Municipalities and the European Commission. In the 1970s, the Algerians in Lyon and the Turks in West-Berlin are no more seen as “workers”; they become “foreigners”. In the two cities, as in other European cities, a fear of ethnic “ghettos” exists. That’s why the public authorities try to control the migrants’ settlements adopting restrictive measures. In the same time, most of the migrants are still badly housed. To improve their housing conditions, the authorities lean on public policies against the unhealthy accommodations. However, those two public strategies get limited results. At the end of the 1970s, a lot of Algerians and Turks still live in unhealthy accommodations and there is still high-density area of migrants in each city. To protest against the restrictive measures of the migrants’ housing, people coming from different parts of the civil society organize themselves in Lyon and in West-Berlin. This protest movement gives a militant basis for the future protesting of the immigrant young people in Lyon and West-Berlin at the beginning of the 1980s.
Mots-clés
fr Immigration ; logement ; travailleurs migrants ; Trente Glorieuses ; politiques publiques ; action sociale ; France ; Allemagne ; Lyon ; Berlin-Ouest ; migration algérienne ; migration turque
en Migration ; Housing ; migrant worker ; public policies ; social policies ; France ; Germany ; Lyon ; West-Berlin ; Algerian migration ; Turkishmigration
Editeur CyberDocs
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Langue fr
Diffusion [intranet]
Identifier http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2014/elongbil_ewane_e
Extent 20223