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3.2. Prix de revient

L’habitude prise de contrôler les populations de doryphores par des substances efficaces, mises à disposition des cultivateurs depuis le début du vingtième siècle, contribue certainement à ralentir l’adoption d’autres substances. La généralisation des arsenicaux et en particulier de l’arséniate de chaux, incitée en particulier par les autorités allemandes dès 1941, dans un esprit de standardisation des traitements, constitue un degré supplémentaire dans la confiance que les cultivateurs portent aux produits les plus toxiques.

La suprématie des arsenicaux explique les différences de coût constatées entre les produits classiques et les matières actives issues de la chimie de synthèse. Le prix moindre encourage l’achat si la substance est active. Mais, l’impact financier, du fait de l’importance des variations des diverses estimations, semble très difficile à percevoir. En moyenne, nous pouvons considérer comme logique l’évaluation des dépenses liées aux traitements à l’arséniate de chaux, main-d’œuvre comprise, correspondant à 2 000 Francs (courants) par hectare en 1952. Or, en cette même année, un épandage à base de DDT, ou même de roténone, entraîne un débours de 3 000 Francs549. Certaines estimations annoncent une réalité financière quelque peu différente. L’O.E.P.P. (Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes), dans le rapport annuel de 1953, indique, pour la France, une fourchette variant de 780 francs pour les arsenicaux à 4 500 francs par hectare pour les traitements au DDT ou au lindane550. D’autres évaluations, à la même époque considèrent que l’implication financière des organochlorés peut atteindre 6 000 francs551. Ce dernier chiffre paraît cependant excessif, mais il est extrêmement difficile d’énoncer des données exactes car le prix d’un traitement varie en fonction d’une multitude de critères. Si nous mettons de côté les lieux d’approvisionnement pouvant pratiquer des prix légèrement différents, il conviendrait de connaître avec exactitude, pour chaque année et pour chaque agriculteur, le produit utilisé, la concentration de matière active épandue et la formulation de la substance. Par ailleurs, la quantité achetée ne correspond pas obligatoirement à celle réellement utilisée.

Notes
549.

A.N.-F., 5 SPV 186, ANONYME, « La lutte contre le doryphore en 1952 », février 1953, 5 p. [Rapport]

550.

Rapport O.E.P.P. 1953. Le coût de la main-d’œuvre ne semble pas comptabilisé. Cette différence n’explique pas, bien au contraire, les variations concernant le D.D.T.

551.

A.N.-F., 5 SPV 36, ANONYME, Lutte contre le doryphore, 1952-1953, 3 p. [Rapport sur la situation nationale]. Le coût de la main-d’œuvre ne semble pas comptabilisé.