Résumés |
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Responsables des budgets familiaux, les femmes sont les premières confrontées à la gestion de la précarité. Comment comprendre les pratiques monétaires et financières féminines, et que peut-on en déduire en termes de lutte contre la précarité féminine ? À partir d'enquêtes de terrain et d'une double filiation théorique, combinant une conception de la précarité en termes de droits et d'obligations, empruntée à Amartya Sen, avec une approche anthropologique de la monnaie et de la finance, cette thèse propose quelques éléments de réponse à ces deux questions.
Nous suggérons tout d'abord que les pratiques monétaires et financières doivent être comprises comme mode de gestion de l'incertitude et comme mode d'expression de l'appartenance sociale, celle-ci étant entendue comme l'ensemble des droits et des obligations dont chacun se sent investi. Du fait de la disparité des vécus de la précarité et de la diversité des pratiques qui en découlent, à niveau de revenu égal, les degrés d'autonomie et de liberté personnelles sont très hétérogènes. À certaines conditions que nous nous attachons à préciser, nous suggérons qu'une justice de proximité permettant aux femmes de mieux faire valoir leurs droits et de convertir ces droits en réelles potentialités peut être un moyen de pallier l'incomplétude d'une justice formelle et standardisée. |
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As they are responsible for managing the family budget, women are the first to be confronted with managing problems related to the precarity of livehood. The questions arise as to how women deal with monetary and financial matters, and how such findings can be applied to the fight against precarity among women. The present thesis attempts to explore these two questions on the basis of fieldwork and the pursuit of two lines of theory, - on the one hand a conception of precarity bases upon notions of rights and obligations, drawing form the work of Amartya Sen, and on the other, an anthropological approach to money and finance.
Fisrtly, we explain how practices in the field of money and finance must be understood as ways of managing uncertainty and of express social appurtenance, understood here as the rights with with and obligations to which a person feels endowed or bound. The levels of autonomy and personal liberty with which women manage their money vary vastly, even when comparing women of the same categories. We suggest that under specific conditions which we shall define, creating greater proximity in the administration of justice, thereby allowing women to exercise their rights and transform abstract rights into real empowerment, may serve as a remedy to the inadequacies of formal, standardised justice. |
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