Résumés |
fr |
De 1984 à 1989, la partie sud de la ville de Bucarest (Roumanie) est un vaste chantier. Le pouvoir en place dirigé, depuis 1965, par Nicolae Ceausescu a décidé d'implanter dans le cœur historique de la capitale son nouveau centre politico-administratif : le Centre Civique. Pour le construire, un cinquième de la ville fut détruite et 40 000 personnes ont été dans l'obligation de déménager.
Cet ensemble architectural et urbanistique est conçu comme un tout organique disposant, dans une centralité absolue, les différentes fonctions de l'Etat.
Le propos de la recherche est de saisir le sens de cette construction, qui relève d'un traitement monumental, dans l'univers urbain de Bucarest. Pour ce faire, nous avons entrepris une ethnographie de la construction et de la destruction en nous intéressant aux récits qu'élaborent les Bucarestois de cet espace qui se voulait le lieu du pouvoir absolu. Les aménageurs narrent la construction au quotidien, mettant en exergue les processus de production qui ont présidé à l'émergence de cette monumentalité dans la ville. Les " déménagés ", comme ils se nomment, évoquent le surgissement de cette construction dans leur univers. La confrontation des récits nous éclaire sur le sens que tous donnent à l'imposition de cette nouvelle urbanité dans leur univers urbain. Pour cela, ils s'appuient sur les motifs du célèbre récit de fondation : Maître Manole, ballade présente dans l'ensemble de la péninsule balkanique et particulièrement populaire en Roumanie. |
en |
The ethnography of an architectural monument. The narratives of a contemporary foundation : Bucharestis Civic Center (the Civic Center of Bucharest).
From 1984 to 1989 the southern part of the city of Bucharest (Romania) was a vast construction site. The political and administrative power lead from 1965 on by Nicolae Ceausescu decided to implant in the historical heart of the capital city its new center : the Civic Center. In order to achieve this goal, one fifth of the city has been destroyed, and 40 000 people were obliged to move.
This architectural urban complex is conceived as a holistic organic structure, displaying in an absolute centrality the entire array of State functions. The aim of this research is to seize the sense of this construction of a monumental relief in the urban universe of Bucharest. In order to do so, we undertook the ethnography of the construction and deconstruction of this space who claimed the place of the absolute power, emphasising the narratives elaborated by the inhabitants of Bucharest.
The management persons tell the story at present tense, and emphasise the processes of production that presided over the emergence of this monumentality in the city. The removed one, as they call themselves, allude to the resurgence of this construction of these narratives reveals the sense that people give to the imposition of this new urbanity in their own urban universe. In this respect, they often refer to a famous foundation tale : Master Manole, folk ballad present in the whole of Balkan Peninsula, and particularly popular in Romania. |
|