Résumés |
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Cette recherche interroge l'engagement des pouvoirs publics locaux dans le domaine sanitaire entre la fin des années 1870 et 1914. Elle étudie plus particulièrement les applications et usages de la loi du 15 février 1902 dans le département de l'Isère. Avec ce texte, le pouvoir central investit plus fortement le champ de la santé publique et édicte un ensemble d'obligations qui s'imposent tant aux individus qu'aux collectivités territoriales. Aussi, la thèse cherche-t-elle à comprendre comment les autorités locales ont réagi face à cette nouvelle politique étatique. Dans l'Isère, la question est d'autant plus sensible que les pouvoirs publics s'engagent, bien avant la loi, dans une politique de modernisation sanitaire. A partir de 1879, le département et la ville de Grenoble réforment leur dispositif institutionnel de santé publique, suivant une logique qui leur est propre. Cette organisation se trouve quelque peu remise en cause par la loi de 1902, avec laquelle le pouvoir central entend diffuser un nouveau modèle de gestion du sanitaire, plus interventionniste, bureaucratique et professionnalisé. L'application de la législation entraîne ainsi de nombreuses tensions entre le pouvoir central et les autorités iséroises. La loi est cependant indéniablement profitable aux services d'hygiène locaux : ceux-ci disposent de plus grandes ressources financières, d'un personnel plus nombreux et plus spécialisé et leur champ d'intervention se diversifie. Il reste qu'au quotidien, l'apprentissage d'une gestion sanitaire plus interventionniste n'est pas un processus aisé, les institutions d'hygiène devant constamment composer avec les élus, les médecins et la population. |
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Public health and the local authorities. The department of the Isère and the law of 15 February 1902.The involvement of local public authorities in health care is studied between the end of the 1970s and 1914. Specifically, the law of 15 February 1902 is examined as it was applied and practised in the French department of the Isère. With that law the central power strengthened its authority in the area of public health and imposed a new body legislation tant affected not only individuals but also the other levels of government. The manner in which the local authorities reacted to this new government policy is investigated. The Isère represents a particularly interesting case in that the public authorities already embarked on modernisation of the health care system. In 1879 the department and city authorities of Grenoble began to implement their own plans for the reform of their public health institutions. These plans were called into question in the wake of the law of 1902, which reflected the desire of the central power to establish a new administrative model for health care based on an interventionist model that relied more heavily on a professional bureaucracy. Application of the new law created numerous strains between the central power and the Isère authorities. At the same time, the law was undeniably beneficial to local health services, as it provided them with greater financial resources, increased the availability of medical specialists and broadened their remit. Nonetheless the learning process in the transition to a more interventionist model of health care administration was not an easy one, and health institutions were obliged to consult closely an continuously with elected representatives, medical professionals and the local population. |
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