Résumés |
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L'étude du thème de l'éducation à la paix en regard des options spécifiques, éducatives et pédagogiques - historiquement ancrées - de Célestin Freinet et Maria Montessori, inscrites dans le mouvement de l'Education nouvelle, imposent avant tout d'interroger le concept de paix à la lumière des approches philosophiques. La notion de conflit, comme lieu - d'espace et de temps, moment différé à la violence - où s'articulent les rapports de tensions entre les contraires mis en présence, apparaît dès lors comme l'élément central à prendre en considération dans ce qui caractérise les relations humaines, afin que ces dernières ne dégénèrent pas en violence aveugle.S'il est indéniable que les deux pédagogues ont été animés par un profond désir de voir la paix s'installer dans le monde après deux catastrophes mondiales, il n'en demeure pas moins que leurs approches en ce domaine révèlent, à l'instar de leur attitude vis à vis des conflits armés, un déni de la notion même de conflit au sein des relations entre les hommes et par voie de conséquence de la valeur qui lui est attachée. L'établissement d'une adéquation entre nature et paix, renforcée en cette époque charnière du début du XXe siècle, amène Célestin Freinet et Maria Montessori à asseoir leurs conceptions, pour l'un comme pour l'autre, sur les bases du naturalisme et du vitalisme en prenant, pour Maria Montessori plus particulièrement, le chemin de la religion. C'est en cela que les conceptions et démarches de ces deux pédagogues, s'inscrivant dans le mouvement plus général de l'Education nouvelle, s'appuient sur la nécessité de l'éradication des conflits. Outre le fait que par la voie du pacifisme, la paix ne saurait advenir, l'éducation à la paix demeure un problème parce qu'elle se doit de considérer la composante conflictuelle tant dans les relations inter-individuelles qu'inter-éthniques et inter-étatiques. Il reste au demeurant que non seulement on peut mais que l'on doit éduquer à la paix, au risque de la violence possible, afin d'assurer aux futures générations l'apprentissage de liberté et de l'autonomie. |
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The study of education for peace theme from the specific, educational and pedagogical – historically rooted – options of Célestin Freinet and Maria Montessori, registered in the New Education movement, imposes first to question the concept of peace in the light of philosophical approaches. The notion of conflict, as unit – of space and time, moment differred to violence – where tension struggles between opposites, appear from that time as the central element to be considered in what caracterizes human relations, so that these relations do not degenerate in blind violence.If it is undeniable that both pedagogues have been incited by a deep desire to see peace spreading over the world after both world catastrophes, the fact remains that their approaches in this domain reveal, in the manner of their attitude towards armed conflicts, a denial of the very notion of conflict in relations between men and consequently of the value hereto attached. The setting-up of an adequacy between nature and peace, reinforced at this hinge time of the beginning of the 20th century, leads Célestin Freinet and Maria Montessori to ground their conceptions, for both of them, on the basis of naturalism and vitalism, by taking, especially for Maria Montessori, the way of religion. Conceptions and approaches of these both pedagogues, in the scope of the general New Education movement, lean on the necessity to eradicate conflicts. Besides the fact that by the way of pacifism, peace could not come to pass, education to peace remains a problem because it has to consider the conflict element in inter-individual as well as inter-ethnical and inter-state relations. The fact remains that education to peace not only can be but has to be dispensed, at the risk of possible violence, in order to ensure to future generations learning of freedom and autonomy. |
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