Résumés |
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La thèse part d’une approche analytique du risque volcanique au Japon pour comprendre les relations risque/paysage/territoire sur les plans matériel, social et idéel.La 1ère partie de la thèse montre qu’au niveau élevé d’aléa (108 volcans actifs) correspond une vulnérabilité plutôt basse, en raison des faibles densités locales de peuplement. Seule la concentration urbaine de la mégalopole et de ses têtes de ponts crée des conditions particulièrement redoutables.Pourtant, la société japonaise a développé un dispositif sophistiqué de protection (ouvrages sabô) et de prévention (plans d’évacuation). La 2ème partie montre à la fois ce penchant pour la surgestion et l’absence apparemment paradoxale de restrictions explicites d’occupation et d’utilisation du sol. Cependant, la réglementation des parcs naturels et des périmètres sabô crée, de fait, des zones tampon entre dangers et espaces peuplés.La 3ème partie explicite l’utilisation récente de la notion de « coexistence », kyôson, pour désigner ces réponses au risque. Si le volcan était singulièrement absent de la mythologie ou du fait religieux traditionnel japonais, la diffusion graduelle d’images ou de discours tantôt d’influence étrangère, tantôt endogènes, a permis l’émergence de nouvelles représentations qui légitiment en partie les rapprochements contemporain entre volcan et société.Tandis que les sabô restent inégalés pour rectifier les lits des torrents, la conception du risque « à la japonaise » s’apparente de plus en plus à ce qui se passe en Occident, où les notions d’adaptation ou de résilience sont employées dans un sens proche de kyôson. Désormais, à l’inverse du slogan de Meiji, la technologie est japonaise, mais l’esprit, occidentalisé. |
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This dissertation starts with an analytical approach of volcanic risk in Japan in order to understand the relationship between risk, landscape and territory on the material, social and ideal levels.The 1st part of my dissertation shows that a high level of hazard (108 active volcanoes), corresponds to a rather minor vulnerability, because of low population density around the volcanoes. The urban concentration of the megalopolis and its feeder areas creates unique conditions which do not reflect the majority of regional situations.Yet Japanese society has developed sophisticated protection (sabô works) and mitigation (evacuation plans) strategies. The 2nd part shows both the tendency for over-management and a seemingly paradoxical lack of explicit restrictions on land occupation and land use in volcanic territory. However, the regulations in natural parks and sabô areas create, in practice, buffer zones between dangerous and inhabited areas.The 3rd part clarifies the recent use of the concept of "coexistence", kyôson, as a response to risk. If the volcano was singularly missing from Japanese mythology and traditional religion, the progressive dissemination of either foreign-influenced or endogenous images and discourse has enabled the appearance of new representations which partly legitimizes contemporary connections between the Japanese people and their volcanoes.While the sabô remain unsurpassed to rectify the river beds, the Japanese way of defining risk management is closer to what occurs in the West, where the concepts of adaptation or resilience are used in a way similar to that of coexistence. Now, in contrast to the motto of the Meiji era, the technology is Japanese, but the spirit, Western. |
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