| Résumés |
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La ville d’Annecy, une ville moyenne, posséde la particularité d’avoir développé de manière précoce une politique culturelle jugée comme innovante, et, de manière concomitante, d’avoir conservé pendant plus de cinquante ans un pouvoir municipal de type notabiliaire, détenu par une famille. Comment le maintien d’un ordre politique traditionnel a-t-il pu se conjuguer avec une action culturelle porteuse de critique et facteur de désordre ?A la croisée d’une sociologie de l’action publique et de la sociologie politique d’un pouvoir local, ce travail s’est porté sur les processus de coconstruction politique, en faisant le choix d’une coupe chronologique, et en utilisant essentiellement des documents d’archives, afin d’échapper à la reproduction d’un récit de politique qui s’est bâti au fil des travaux et rapports multiples produits pendant près de trente ans sur ce cas.L’analyse de cette construction, et plus particulièrement des processus d’institutionnalisation et de professionnalisation dans le champ de l’action socioculturelle et culturelle, permet de comprendre comment les municipalités successives ont su conserver leur pouvoir et tenir à distance la revendication d’un pouvoir culturel : mise en place d’un réseau complet, spécialisé et redondant d’associations en charge de ce secteur d’activités ; spécification des rôles politiques ; imperméabilité entre le secteur culturel et le conseil municipal. Il en résulte un mouvement de neutralisation des valeurs portées par une action culturelle très contestataire dans les années 1970. |
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One distinctive characteristic in the city of Annecy, a middle town, is that it has early developed an innovative cultural policy, while, in the same time, it was ruled by a family power for more than fifty years. How such a traditionnal power could have been sustained with a cultural policy bringing criticism and disorder ?Combining a sociology of public policy and a political sociology of local power, this work aims to analyze this dual political construction process. A chronological section and archives materials have been selected to escape from the policy narrative that many works, books and reports have produced during thirty years.The analysis of this construction, and especially the institutionnalization and professionnalization processes in the field of cultural and sociocultural policies, allows the understanding of this sustainable local power, in despite of the rough actors’demands for a « culturel power » : setting of a complete and redundant network of non profit organizations ; specialized political parts ; strict compartimentalization between cultural organizations and town council. The result lies in a wide neutralization of the critical values that moved the cultural policies in the seventies. |
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