| Résumés |
| fr |
Ce travail s’intéresse à l’enseignement des langues à l’école primaire, en France, dans le contexte de l’Union européenne qui accueille une immigration diversifiée. Il s’articule autour d’un constat et de deux hypothèses. Le constat est celui d’un écart entre les savoirs savants sur les répertoires plurilingues et les pratiques de classe, ce qui nous a amenée à formuler deux hypothèses : celle sur l’impact que peut avoir l’environnement des enseignants sur cet écart, puis la question des moyens à mettre en œuvre, en formation, pour réduire cet écart et en construisant des outils pour une didactique plurilingue. Pour définir les contours des savoirs savants qui nourrissent cette didactique plurilingue, nous observons l’évolution de la pensée de la communauté scientifique dans trois domaines de connaissance : la sociolinguistique impliquée en didactique des langues, les études (inter)culturelles et celles portant sur les migrations. La « transposition » (Chevallard, 1985) à laquelle nous nous intéressons ici est double : c’est celle des savoirs savants et celle des savoirs sociaux des élèves eux-mêmes en matière de plurilinguisme et d’interculturalité. Notre première hypothèse s’exerce sur un corpus large et diversifié, à partir de plusieurs sources de données complémentaires recueillies entre 1999 et 2008 (des textes institutionnels, des manuels, des entretiens et des questionnaires auprès d’enseignants, des productions d’élèves), pour le traitement duquel nous avons choisi une démarche qualitative et tenté de pratiquer une approche « d’ethnographie éducative » (Margarida Cambra Giné, 2003). L’analyse de ces éléments fait apparaître plusieurs filtres qui rendent difficile la transposition des savoirs. Aussi faisons-nous l’hypothèse, en second lieu, et pour la formation des enseignants de primaire, de la pertinence des ressources locales : donner la priorité au potentiel d’action des sujets sur leurs répertoires plurilingues, pluriculturels et dynamiques peut leur permettre de construire des outils pour une didactique plurilingue. |
| en |
This study looks into the teaching of languages in French primary schools, in the context of the European Union and of a diversified immigration. Our reflection is based upon one observation and two hypotheses. Having observed a gap between scientific knowledge about plurilingual potentialities and teaching practice, we formulated the following hypotheses: one is the impact of the teaching environment on this gap; the other is about the possibility of devising training tools to reduce this gap and to help build up a plurilingual methodology.Plurilingual didactics have three sources of scientific knowledge: sociolinguistics applied to language didactics, intercultural studies and migration studies. We analysed the route of studies in those three fields as well as the light they each shed on the subjects (the speaker, the cultural subject, the migrant). We are concerned with the transposition (Chevallard, 1985) of both the scientific knowledge and the young learners’ social knowledge. To check our first hypothesis, we gathered a wide and diversified corpus (institutional texts, teaching books, interviews of teachers and children’s productions from 1999 to 2008): we chose a qualitative methodology and tried to adopt an “educational ethnographic attitude” (Margarida Cambra Giné, 2003).The analysis of those data underpins filters which impede the transposition of scientific knowledge into teaching practice. This leads us to our second hypothesis, i.e. that of the relevancy of local resources: giving priority to the teachers’ plurilingual and intercultural potentialities might enable them to develop tools for a plurilingual education. |
|