Avis de soutenance - Thèse depuis 1901

Détail de la thèse :

Auteur(s) : MENECIER, Pascal
Titre  français : Attitudes et croyances de soignants hospitaliers envers les sujets âgés en difficulté avec l’alcool
Titre  anglais : Attitudes and beliefs of hospital caregivers to the elderly struggling with alcohol
Directeur : PLOTON, LOUIS
Discipline : PSYCHOLOGIE
Composante : Institut de Psychologie
Diplôme : Doctorat Nouveau Régime
Soutenance : 11/03/2015
Mention : Très honorable avec félicitations du jury
Résumé  français : Introduction : Vieillesse et mésusage d’alcool ne sont que rarement rapprochés. Alors que la prévalence des troubles liés à l’usage d’alcool est située autour de 10% après 65 ans et que les situations en relevant sont rencontrées au quotidien par les soignants d’Hôpital ou d’EHPAD, ces ainés en souffrance alcoolique ne sont pas toujours considérés. Cette apparente négligence peut-elle être envisagée comme une traduction de contre-attitudes soignantes négatives ? Méthodes : Deux enquêtes transversales ont été conduites auprès de 582 infirmiers et 116 médecins de 8 établissements de santé du Mâconnais, par questionnaires puis par entretiens de recherche. L’objectif principal était d’approcher les ressentis, croyances et attitudes de soignants lors de rencontres avec des sujets âgés mésusant d’alcool. Ces variables ont été observées selon plusieurs critères socio-professionnels et le niveau de connaissance en alcoologie des agents. Les entretiens ont été enregistrés et le discours traité informatiquement par le logiciel Alceste®. Résultats : Les 315 questionnaires renseignés (taux de réponse : 45%) concernent pour 81% des infirmiers et 19% des médecins, dont 84% des femmes. Plus de neuf agents sur dix disent rencontrer des aînés mésusant d’alcool, dans une proportion estimée de 12% des soignés. Les ressentis alors déclarés se répartissent entre 75% d’écoute ou de disponibilité, 39% d’aide ou compétence, 32% de malaise, fuite ou impuissance et 7% d’agressivité, répression ou moralisation. Parmi les raisons pouvant s’opposer au développement de soins adaptés, seuls apparaissent les manques de formation ou de temps. Des corrélations ont été objectivées entre attitudes positives et niveau élevé de connaissance, expérience d’avoir côtoyé un proche mésusant d’alcool ou statut d’être soi-même consommateur d’alcool. Les 45 entretiens de recherche ont été menés auprès de 16 médecins et 29 infirmiers, à 69% des femmes. L’analyse des discours en a isolé des spécificités: perception d’un caractère moins menaçant de la part d’ainés alcoolisés, place du recours à l’humour venant spécifiquement dès que l’alcool est évoqué, remise en question du manque de temps ou de formation. Le discours a permis la mise en exergue de ressentis et d’émotions négatifs, ainsi qu’il a souligné la place importante et l’effet favorable d’expériences familières d’avoir côtoyé un proche mésusant d’alcool. Discussion : Malgré les limites de questionnaires non validés et l’absence d’entretiens en groupes, ces deux études complémentaires, confirment la fréquence notable avec laquelle les soignants rencontrent des ainés mésusant d’alcool. Ce point remet en cause la méconnaissance de ces situations, pour plutôt envisager leur négligence, ce que peut confirmer la faible part de recours addictologiques spécialisés après repérage. L’allégation fréquente du manque de temps ou de connaissances (et de formation) est remise en question lors d’entretiens et par des niveaux de connaissances qui apparaissent bons. Ces points peuvent constituer des rationalisations soignantes, défensives, en regard de situations vécues comme difficiles. La question du déni peut être envisagée de la même manière : souvent évoquée, sans être massivement redoutée. L’analyse automatisée du discours a permis des recoupements, repris à la lumière de plusieurs théories, à propos de l’identification narcissique, de la dissemblance/similitude, de l’empathie ou de l’attachement. Conclusion : Les attitudes soignantes à propos d’ainés mésusant d’alcool apparaissent variables, protéiformes, complexes selon les modes d’observation : ni bonnes ni mauvaises. Au-delà de la phénoménologie des attitudes, la considération d’éléments internes à la pensée des soignants ou des soignés, sous-tendent au final les comportements soignants. Cet abord veut favoriser un regard psychodynamique sur le mésusage d’alcool de sujets âgés au travers de l’abord des soignants.
Mots clefs  français : Attitudes ; croyances ; soignants ; alcool ; sujets âgés
Résumé  anglais : Introduction: Old age and alcohol misuse are only rarely considered together. While the prevalence of alcohol use disorder is located around 10% in the over 65 age bracket and while such situations are encountered daily by hospital or nursing-home caregivers, these elderly people suffering from alcohol misuse are often overlooked. Is it possible to consider this apparent neglect as a translation of negative counter-attitudes on the caregivers’ part? Methods: Two cross-sectional surveys, by means of questionnaires then by research interviews, were conducted among 582 nurses and 116 physicians working in 8 health facilities around Macon. The main objective was to approach the feelings, beliefs and attitudes of caregivers with older individuals who misuse alcohol. These variables were observed according to several socio-professional criteria and to the care provider’s level of knowledge in alcohology. The interviews were recorded and the dialogue was processed by Alceste® software. Results: The 315 completed questionnaires (response rate: 45%) of whom 81% were nurses and 19% physicians and of this number 84% were women. More than nine out of ten agents report meeting elderly alcohol misusers and this number is estimated at 12% of those cared for. The feelings then declared by the care-givers were shared out over 75% to listening or availability, 39% to aid or demonstration of skill, 32% to malaise, weakness or avoidance and 7% to aggression, repression or moralizing. Among the reasons which could oppose the development of appropriate care, only appear lack of training or lack of time. Correlations were objectified between positive attitudes and high level of knowledge, having had a life experience close to a familiar person misusing alcohol or to be himself an alcohol consumer. The 45 research interviews were conducted with 16 physicians and 29 nurses, of whom 69% were women. Discourses analysis has highlighted some specific extracts out of them: a less threatening perception of alcoholized elderly individual, the use of humor appearing specifically when alcohol is mentioned and questioning lack of time or training. The interviews allowed the highlighting of negative feelings and emotions and also emphasized the important role and the favorable impact of familiar experiences with sufferers of alcohol misuse in the life of the care provider. Discussion: Despite the limitations of non-validated questionnaires and the lack of focus groups, these two complementary studies confirm the significant frequency with which caregivers come into care situations with elderly individuals misusing alcohol. This point calls into question the ignorance which surrounds these situations which helps us to better understand their negligence and which may explain the small percentage of skilled addictological help given to the elderly person after early screening. The frequent allegation of lack of time or knowledge (and training) seems to be contradicted during the interviews by levels of knowledge that appear to be good. These claims can be caregivers’ defensive rationalizations concerning situations experienced as difficult. The question of denial may be considered in the same way: often referred to without being wary of its repercussion. Computerized speech analysis has led to crosschecking, studied in the light of several theories about narcissistic identification, dissimilarity / similarity, empathy or attachment. Conclusion: Caregivers’ attitudes about the elderly misusing alcohol appear to be variable, multifaceted, complex, according to the modes of observation, being neither good nor bad. Beyond the phenomenology of attitude, there is the consideration of internal elements of the caregivers’ thinking and those cared for which undergird care providers’ behavior. This approach seeks to promote a psychodynamic regard on the elderly who misuse alcohol trough the care-givers approach.
Mots clefs  anglais : Attitudes ; beliefs ; caregivers ; alcohol elderly
URI : http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2015/menecier_p

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