Avis de soutenance - Thèse depuis 1901

Détail de la thèse :

Auteur(s) : DELLE LUCHE, Claire
Titre  français : Rôle du relativiseur dans l’attachement des propositions relatives ambiguës en français
Titre  anglais : Role of the relativiser in ambiguous relative clause attachment in French
Directeur : JISA, HARRIET
Directeur : VAN GOMPEL, ROGER
Discipline : Psychologie (psychopathologie et psychologie cliniques)
Composante : Institut de Psychologie
Diplôme : Doctorat Nouveau Régime
Soutenance : 16/10/2008
Mention : Très honorable avec félicitations du jury
Résumé  français : Parmi les ambiguïtés syntaxiques, celle liée à l’attachement de propositions relatives se distingue par la variation translinguistique et intra-linguistique des préférences d’attachement que les théories syntaxiques peinent à expliquer. Dans je connais le père du maçon qui est amusant, le relativiseur peut être attaché à père (N1) ou à maçon (N2). En français comme dans de nombreuses langues, la préférence va à N1, mais elle diffère pour l’anglais et parfois aussi en fonction des expérimentations à l’intérieur d’une même langue. Hemforth, Konieczny, et Scheepers (2000) suggèrent que la spécificité de ce type d’ambiguïté réside dans le traitement anaphorique qui a lieu lors de l’attachement du relativiseur en plus du traitement syntaxique. Selon des modèles du discours (Ariel, 1990, 2001 ; Gundel, Hedberg, & Zacharski, 1993), les expressions anaphoriques sont classées dans des hiérarchies d’accessibilité en fonction de leur forme : plus une expression est courte et peu informative, plus le référent est accessible. Je propose que les relativiseurs peuvent eux aussi être positionnés dans une hiérarchie d’accessibilité, que leur forme sert à signaler l’accessibilité de leur antécédent et qu’elle indique l’attachement à réaliser. Un relativiseur court, comme qui en français, signale un antécédent très accessible, N1, et son pendant lequel un antécédent peu accessible, N2. La validité de cette hypothèse est évaluée en comparant les relativiseurs, qui / lequel où l’accessibilité signalée diffère et à qui / auquel où elle est contrôlée. Une série de questionnaires confirme un attachement différent pour qui / lequel, et non pour à qui / auquel : l’accessibilité indiquée par le relativiseur guide l’attachement. Une étude de corpus écrit confirme ce résultat et montre qu’en production la forme des antécédents, liée à la modification, l’animation et la fonction des antécédents dans la principale, influence leur niveau d’accessibilité. On met en évidence des attachements comparables pour à qui et auquel ; en revanche lequel est attaché plus souvent à un antécédent moins accessible que celui de qui. Enfin, une expérience qui utilise le paradigme d’auto-présentation segmentée apporte des informations sur les difficultés d’interprétation qui peuvent survenir lors du traitement de telles ambiguïtés. La comparaison de phrases contenant qui ou lequel révèle un effet de la forme du relativiseur : dans une phrase où l’attachement est temporairement ambigu, on mesure des temps de lecture plus importants quand une relative introduite par lequel est ensuite désambiguïsée à N1, ce qui traduit un attachement initial à N2. Aucune préférence d’interprétation n’est mesurée pour qui. Cette recherche montre que la forme du relativiseur guide l’attachement de relatives ambiguës en signalant le degré d’accessibilité de l’antécédent, aussi bien en production qu’en compréhension. La notion d’accessibilité permet d’apporter une explication nouvelle pour les préférences mises en évidence dans diverses expériences.
Mots clefs  français : ambiguïté syntaxique ; propositions relatives ; traitement anaphorique ; accessibilité ; corpus ; self-paced reading ; français
Résumé  anglais : Relative clause attachment ambiguities stand out among syntactic ambiguities because of their between and within language variability. In je connais le père du maçon qui est amusant, readers of French and many other languages interpret, e. g. attach, père (N1) as the relative clause antecedent, rather than maçon (N2). This attachment preference is not verified in English and experiments revealed language differences that theories have difficulties to account for. Hemforth, Konieczny, and Scheepers (2000) suggest that the specificity of this type of ambiguity relies on the anaphoric binding that takes places in addition to syntactic processing when processing the relativiser. According to discourse models (Ariel, 1990, 2001; Gundel, Hedberg, & Zacharski, 1993), anaphoric expressions are ranked on an accessibility hierarchy according to their form: the shorter and the less informative the anaphoric expression, the more accessible the referent. I propose that relativisers can also be ranked on this hierarchy and that their form signals their antecedent accessibility, thus cueing attachment. A short and low informative relativiser, like qui in French, signals a highly accessible antecedent, N1, while its equivalent lequel cues a low accessibility antecedent, N2. The validity of this hypothesis is evaluated by comparing qui and lequel where accessibility differs, and à qui and auquel where accessibility is controlled. A series of questionnaires confirms a different attachment for qui and lequel, but not for à qui and auquel: the accessibility level signalled by the relativiser constrains the attachment. A written corpus study confirms this result and shows that the form of the antecedents, linked to their modification, animacy, and syntactic function in the main clause influences their accessibility in production. Similar attachments are evidenced for à qui and auquel but lequel is attached preferably to the less accessible antecedent while qui is attached to the more accessible. Finally, a self-paced reading experiment investigates processing difficulties during the reading of ambiguous relative clauses with qui and lequel, and the effect of the form of the relativiser is evidenced again. In a sentence where attachement is temporarily ambiguous reading times are longer when a relative clause introduced by lequel is later disambiguated to N1, suggesting an initial N2 attachment. No preference is measured for qui. This research shows that the form of the relativiser guides ambiguous relative clause attachment while signalling the accessibility level of the antecedent, in production as well as in comprehension. Accessibility provides a new explanation for the attachment preferences evidenced in various experiments.
Mots clefs  anglais : syntactic ambiguity ; relative clause ; anaphoric processing ; accessibility ; corpus ; self-paced reading ; French
URI : http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2008/delleluche_c

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